Chanson de 1807
Cette chanson fut entendue, lors d'un banquet donné par le conseil municipal à l'occasion de la pose de la première pierre de la nouvelle fontaine en 1807. Le sous-préfet de l'arrondissement de Meaux, Monsieur Godard était présent.[1].
« Messieurs, si l'eau d'Hipocrène.
Sortait de notre fontaine,
Pour composer ma chanson
J'en aurai bu maint flacon.
Privé de cet avantage
En pareille occasion
J'ai cru qu'il était plus sage
D'invoquer Apollon.
Que ce jour est agréable !
Dans ce banquet mémorable
Des plaisirs que nous goûtons
Longtemps nous nous souviendrons.
Du sous-Préfet la présence
Nous fait ici grand plaisir,
Son zèle et sa complaisance
En tout lieu de font chérir.
Dans l'eau de notre fontaine
Jadis on payait la peine,
Qu'on encourait, nous dit-on,
Pour un certain vieux dicton
Méprisant pareille injure,
Le beau sexe de Lagny,
Pour conserver son eau pure,
Ne veut plus qu'on baigne ainsi.
Oui, l'eau de notre fontaine
Est bien limpide et bien saine,
Elle fait, à mon avis,
L'ornement de ce pays.
Aussi l'on peut nous en croire,
Nous en faisons toujours grand cas ;
Mais si l'on nous en voit boire
Ce n'est pas dans nos repas.
Lorsque dans notre fontaine,
Nos neveux, à tasse pleine,
Viendront tous les jours puiser,
Pourront-ils nous oublier ?
Quand sur la première pierre
Ton nom, Godard, ils liront,
Ta mémoire sera chère ;
Sans doute ils te béniront.
Avant de quitter la table,
A ce magistrat aimable
Nous devons certainement
Un bout de remerciement ;
De notre reconnaissance
Prouvons l'unanimité ;
Il faut pour cela, je pense,
Boire un coup à sa santé »
Références
- ↑ La fontaine de Saint-Fursy à Lagny-sur-Marne, Jacques-Amédée Le Paire, 1910, pages 14 et 15