Poème de Pierre Lachambeaudie

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Lagny-sur-Marne a inspiré de nombreux artistes, aussi bien peintres que poètes.

Titre inconnu - Poème de Pierre Lachambaudie (1806-1872)

Pierre Lachambaudie

« Que ton nom soit béni,
Nymphe limpide et pure,
Enfant de la Nature,
Fontaine de Lagny !
Nous te chantons avec ardeur.
Source de vie et de bonheur,
Reçois nos vœux et nos hommages
Beau miroir où du ciel se reflète l'image !

Que ton nom soit béni,
Nymphe limpide et pure,
Enfant de la Nature,
Fontaine de Lagny !

Près de ton onde murmurante
Une foule reconnaissante
Porte ses pénates chéris,
Et toujours bonne et généreuse,
Source miraculeuse,
Tu verses à pleins bords tes flots jamais taris.
Que la tempête déchaîne
Sur les monts ou dans la plaine
De fougueux torrents,
Aux oranges insensible,
Tu répands douce et paisible
Tes flots transparents.
Que les chaleurs cruelles
De la terre séchée épuisent les mamelles,
Femme, vieillard, enfant,
Vers ton urne accourant
Apaisent, ô prodige !
La soif qui les afflige.

Que ton nom soit béni,
Nymphe limpide et pure,
Enfant de la Nature,
Fontaine de Lagny ! »

Lagny d'hiver - Poème d'Albert Thomas (1873-1907)

« Sous ce voile tissé de brumes et de pluies,
Petite ville au cœur frivole, tu t'ennuies.
Tu lèves vers le ciel tes arbres violets,
Tristes, et les pignons dolents de tes chalets,
Et ton morne clocher, et la grise dentelle
Dont saint Fursy broda sa gothique chapelle.
Tu n'aimes point l'hiver paisible, ta pensée
Par ce recueillement sévère est angoissée.
A peine si la neige avec ses doux flocons,
Le givre qui suspens ses franges aux balcons
Et la glace moirant la nappe
T'amuses quelques jours comme une robe neuve.
Mais, O mon cher Lagny, prend patience. Entends
Au détour du chemin la flûte du printemps.
Les marronniers bientôt reverdiront, la berge
Redira la rumeur joyeuse de l'auberge ;
Le ciel apparaîtra si frais, si bleu, si pur
Que l'on voudra pleurer en contemplant l'azur ;
Un arôme sucré montera des parterres;
Les femmes aux beaux yeux, sous les ombrelles claires
Iront, dans le froufrou chanteur des Falbalas,
Et sur la grille à fers de lance des villas,
Sur les volets rouillés et les perrons moroses,
Fleurira le sourire innombrable des roses ! »


Le miracle de Saint Fursy- Auteur inconnu

« Fursy était bon, simple, instruit dans toutes choses,
Digne et prudent abbé. Comme un jardin de roses
Ses vertus embaumaient le pays à l'entour
Et notre seigneur Dieu l'aimait de grand amour.
Il advint une fois qu'auprès du monastère
Le saint homme fut pris, en disant sa prière,
D'un long frisson suivi d'une brusque sueur
Et crut bien trépasser. Mais Dieu, notre seigneur,
Qui là-haut, se penchait avec le chœur des anges,
Choisit un chérubin joli dans es phalanges
Et le dépêcha vite au saint homme Fursy.
Le mignon descendit vers l'abbé, dit ainsi :
Le Seigneur Dieu t'enjoint de t'arroser d'eau fraîche,
Puis remonta. La terre était grisâtre et sèche.
L'abbé qui grelottait sous le froc et brûlait
N'entendit rire au loin source ni ruisselet.
Lors son bâton tomba sur le sol. Une source
Jaillit en vive aigrette blanche et pris sa course
Et flûta son refrain, parmi les cailloux ronds.
Donc Fursy put calmer sa fièvre. - Nous voyons,
AU milieu de la Place, à Lagny, la fontaine
Qui sourd incessamment dans une vasque pleine,
Qui oncques ne failly, ne jamais ne fauldra
Et qui prouve la vérité de tout cela ! »