Maximilien Luce

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Portait de Maximilien Luce par Paul Signac (La Plume, 1891)

Maximilien Luce, né le et mort le à Paris, est un peintre, graveur et militant libertaire[1] français.

Ses premiers tableaux connus datent de 1876. Il a usé de la technique du pointillisme, développée par Georges Seurat et fondée sur la division des couleurs franches, l'œil se substituant alors à la palette pour reconstituer les diverses nuances. Il fut également portraitiste.

Biographie

En 1872, il entre en apprentissage dans l'atelier de gravure sur bois d'Henry Théophile Hildibrand. En 1876, il entre à l'atelier d'Eugène Froment, qui produit notamment des gravures sur bois pour L'Illustration. Il suit en même temps les cours de dessin de Diogène Maillart.

C'est en 1879, le 7 novembre, qu'il est incorporé au 48Modèle:E régiment d'infanterie de ligne à Guingamp, au titre du service militaire, mais il peut regagner Paris en mai 1881. Il fréquente alors l'atelier de Carolus Duran. En 1882, l'invention de la zincographie ayant considérablement réduit les débouchés de la gravure sur bois, Luce devient peintre à plein temps.

Lors du Salon des indépendants, il fait la connaissance de Georges Seurat, Camille Pissaro et Paul Signac qui lui achète sa toile intitulée La Toilette à cette occasion.

En février-mars 1889, il est invité à exposer ses œuvres à Bruxelles, où il retournera à nouveau en 1892, et c'est cette même année qu'il part à Londres avec Camille Pissaro et à Saint-Tropez chez Paul Signac.

Il rencontre Ambroisine Bouin en 1893, qu'il épouse et avec laquelle il a un fils, Frédéric, mort en 1895. Un second fils, prénommé aussi Frédéric, naît le .

Issu du monde ouvrier (de Montparnasse), Maximilien Luce avait assisté à la répression de la Commune et ce spectacle avait conditionné son engagement politique. Considéré comme dangereux par la police, surtout à cause de sa participation au journal Le Père Peinard, à la suite de l'assassinat de Sadi Carnot le par Casério, il est arrêté le 6 juillet et incarcéré à la prison Mazas, d’où il sort au mois d’août suivant. Il profite toutefois de cet épisode pour produire de nombreuses illustrations de la vie carcérale qui seront réunies dans un album intitulé Mazas.

Il découvre Rolleboise en 1917 et s'y installe.

C'est en 1934 qu'il est élu président de la Société des Artistes Indépendants consacrant une carrière longue et variée dans ses techniques et dans ses œuvres.

Son épouse meurt le , et lui un an après. Ils sont tous deux inhumés à Rolleboise.

Son œuvre

La bataille syndicale
Les victimes de la Commune

Plusieurs influences ont marqué ses tableaux. Issu du monde ouvrier, en rapport avec ses idées, il devient un paysagiste croquant les scènes des villes industrielles et les hommes au travail dont il exalte l'effort.

Son ami Félix Fénéon le présente en 1887 comme « un brutal et un loyal au talent frustre et musculeux »[2]. En 1888, il décrit son travail comme celui d'un néo-impressioniste, qui « se rattache au système de M. Seurat de peindre avec des tons francs, posés les uns à côté des autres, légitimés par leurs complémentaires et produisant d'intenses vibrations lumineuses [...] L'art de M. Luce s'attache à peindre avec une large sérénité de facture et des lignes simples, les prolétaires en leurs occupations de travail »[2]. L'année suivante, Fénéon relève un changement dans les coloris du peintre : « les terres, ces vieilles terres, se retrouvent sur la palette de M. Maximilien Luce, et on leur imputera l'aspect érugineux, — malgré les violets, — et lourd de ses tableaux ». Il ajoute : « M. Luce est, comme était Vallès, un artiste strictement classique : tout le montre tel dans ses paysages peints, et dans l'album de lithographies qu'il publiait récemment »[2].

De 1890 à 1914, Luce collabore par ses dessins et ses illustrations, à des publications d'inspirations anarchistes, comme Le Père Peinard ou La Sociale. Il disait :

« Qu'il vienne donc une révolution. J'espère, si je ne suis pas un lâche, que j'en serais, et ma foi, je crois que j'aurais du bonheur à me faire casser la gueule pour cette idée à laquelle je crois. »

Il est frappé par la découverte des nouvelles couleurs de la Révolution industrielle en particulier celles du Sillon Sambre-et-Meuse qu'il découvre en 1895, alors qu'il est reçu à Bruxelles par Émile Verhaeren. Il se rend à cette occasion à Charleroi, en compagnie de Théo van Rysselberghe, et il est fasciné par les couleurs du Borinage.

Comme Camille Pissarro, il est un anarchiste actif et peindra plusieurs scènes ouvrières, dont La Bataille Syndicale en 1910. Durant la Grande Guerre, Luce peint des scènes de combat, peinture militante hostile aux horreurs de la guerre, comme La gare de l'Est en 1917.

À la fin de sa vie, il retrouvera une technique plus classique et une influence moins engagée, comme dans son tableau Rolleboise, la baignade dans le petit bras, de 1920.

Salons

En plus des salons auxquels il participe avec d'autres peintres, à Paris comme à Bruxelles, il a eu en octobre-novembre 1899 sa première exposition personnelle à la Galerie Durand-Ruel, suivie en 1904 d'une autre à la Galerie Druet, en 1907 à la Galerie Bernheim et en 1914 à la Galerie Choisel. En 1926, il participe à l'exposition 30 ans d'art au Grand Palais.

Ses œuvres se trouvent actuellement, outre les collections privées, dans les principaux musées mondiaux, notamment au Musée d'Orsay à Paris, au musée de l'Hôtel Dieu de Mantes-la-Jolie qui conserve un très bel ensemble de ses œuvres peintes mais aussi sur papier, à Versailles au musée Lambinet, au musée de Grenoble, au musée de l'Annonciade à Saint-Tropez, et dans divers musées en France et à l'étranger, notamment aux États-Unis.

Expositions posthumes

  • Maximilien Luce, peintre anarchiste, à l'occasion du 100e anniversaire du premier voyage du peintre à Charleroi, Musée des sciences de Parentville (Charleroi), ULB, 1995[3].

Activités anarchistes

Maximilien Luce était qualifié par ses amis comme un homme "libre, digne,qui ne consentait aucune concession à la mode, intransigeant avec lui même et avec les autres". Il resssemblait à un ouvrier du faubourg Saint Antoine, fuyait les salons et fréquentaient les restaurants populaires des ouvriers en lisant "la révolte" journal anarchiste.

En 1887, Il s'était lié d'amitié avec le journaliste anarchiste Jean Grave qui avait créé La Révolte[4]. Deux ans plus tard, il dessine la couverture du nouveau journal socialo-anarchiste Le Père Peinard fondé par Émile Pouget. Il aide aussi d'autres revues anarchiste et socialistes et collabore à la feuille anarchiste l'En dehors créé par Zo d'Axa (1891). Le 8 juillet 1894, il est considéré comme un anarchiste dangereux, incarcéré à la prison de Mazas pendant 42 jours par le juge d'instruction Anquetil pour « association de malfaiteurs », il ne sera finalement pas inculpé et publiera à sa sortie 10 lithographies sur la prison de Mazas. Deux ans plus tard, il sera encore emprisonné pendant la visite d'Alphonse XIII à Paris. En 1907, il collabore à la revue anarchiste La guerre sociale créée par Gustave Hervé[5].

Œuvre

Dessins, aquarelles

  • S - D - Champ de Bataille ; dessin, encre, lavis d'encre et fusain sur papier; Sbd; Dim; H30cm X L: 48cm ( vente Tajan, Paris le 12 février 2009, lot n°17)
  • Gueules noires, Maximilien Luce d'après l'œuvre de Constantin Meunier, 10 planches, La Sociale, Paris, 1896[6].

Peintures

(Liste non exhaustive)

  • 1882 - Vue de l'observatoire , HST; S; Dim; H: X L:
  • 1887 - La toilette ; H; Dim; H: X L:
  • Quai de l'école, 1889
  • La Seine à Herblay, 1890, Paris, musée d'Orsay.
  • Le Louvre et le pont du Carrousel, 1890
  • Le café, 1892
  • Côte de la citadelle de Saint Tropez, 1892
  • Le port de Saint Tropez, 1893
  • Paris la nuit, 1893
  • Vue de Londres, 1893
  • Bord de mer, 1893
  • Quai à Camaret, 1894
  • La Tamise et le parlement de Londres, 1895
  • L'aciérie Stellworks, 1895
  • Fonderie à Charleroi, 1896
  • Percement de la rue Réaumur, 1896
  • Paris vu de Montmartre, 1897
  • Usine près de Charleroi, 1897
  • Les terrils de sacré Madame, 1897
  • Portrait d'Henri Edmond Cross, 1898
  • La cathédrale de Gisors, 1898
  • Notre-Dame, 1899
  • Madame Bouin à sa toilette, 1901
  • Quai de Montebello, 1901
  • La neige au quai de Boulogne, huile sur toile, 38,5 x 46 cm, Paris, musée d'Orsay.
  • Construction des quais de Pacy, 1907
  • Rotterdam, 1908
  • Le chantier, 1911
  • Chantier de construction, 1912
  • La Seine a Rolleboise , 1912
  • La gare de l'Est, huile sur toile, 1917
  • Ferme à l'Isle-Adam, 1920
  • Rolleboise, l'arbre en fleurs, huile sur toile, 1920, Mantes-la-Jolie, musée de l'Hôtel-Dieu.
  • Rolleboise, la baignade dans le petit bras, huile sur toile, 135 x 145 cm, vers 1920, Mantes-la-Jolie, musée de l'Hôtel-Dieu.
  • Travaux sur la Seine, pont des Saints-Pères, huile sur toile, 1936, Paris, musée Carnavalet.

Gravures, lithographies

Prix et récompenses

Musées et monuments

Voir aussi

Bibliographie

  • Ephraïm Jouy, Maximilien Luce, in, 78 Personnalités illustrent les Yvelines, Tome II, Editions du Conseil Général des Yvelines, 2013
  • Ephraïm Jouy, Maximilien Luce, les Chroniques de la Grande Guerre, peindre l'Histoire, Notice pour le Catalogue de l'exposition 1917, Editions du Centre Pompidou Metz, 2012
  • Tabarant, Maximilien Luce, 1928
  • Philippe Cazeau, Maximilien Luce, La Bibliothèque des Arts, 1982
  • Maximilien Luce, néo-impressionniste, catalogue de l'exposition du Musée des impressionnismes Giverny, Éditions Silvana EditorialeModèle:Quand
  • (en) Russell T. Clement et Annick Houze, Neo-Impressionist Painters: A Sourcebook on Georges Seurat, Camille Pissarro, Paul Signac, Theo Van Rysselberghe, Henri Edmond Cross, Charles Angrand, Maximilien Luce, and Albert Dubois-Pillet, Greenwood Press, , p. 323-357
  • L'art social à la Belle Époque : Aristide Delannoy, Jules Grandjouan, Maximilien Luce : trois artistes engagés, Adiamos, (ISBN 2-909418-26-X, présentation en ligne).

Références

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Liens externes

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  1. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron » : notice biographique.
  2. 2,0, 2,1 et 2,2 Félix Fénéon, Oeuvres plus que complètes, Droz, , p. 68, 114, 166
  3. Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : l'affiche de l'exposition.
  4. Éphéméride anarchiste
  5. Jean Sutter, Luce - Les travaux et les jours, Bibliothèque des arts de Paris,
  6. * Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : notice.