Le Tournoi des Dames

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Hugues III, Seigneur d’Oisy, issu d’une des plus Anciennes et des plus puissantes familles du Cambrésis et petit-fils du fondateur de l’Antique Abbaye de Vaucelles. Il était le petit-fils de Simon, Seigneur d’Oisy et de Crèvecoeur, Châtelain de Cambrai et d’Ade de Meaux.

Hugues d’Oisy vécut à la fin du règne de Louis VII, dit le jeune et au commencement de celui de Philippe Auguste. Après que son frère cadet eut été tué dans un combat en 1164 contre Thierry d’Alsace, Comte de Flandre, il épousa en première noce Gertrude de Flandre, fille du même Comte, et se trouve mentionné avec elle dans plusieurs Chartes, notamment dans celle de l’Abbaye de Marchiennes daté de l’an 1171. Il y eut séparation entre ces deux époux et le Châtelain de Cambrai épouse alors en seconde noce Marguerite de Blois, dont il n’eut pas plus d’héritier que de sa première femme. Il n’enfanta que des vers, qui, heureusement, sont venus jusqu’à nous. Doué d’un esprit vif et passablement narquois, Hugues d’Oisy s’occupa à rimer des chansons dans lesquelles on remarque la hardiesse et un mordant satirique qui dénote tout l’aplomb que pouvait donner à l’auteur la richesse et la puissance. Il mourut jeune encore en l’année 1190. il nous reste deux chansons de Hugues d’Oisy : la première (contenue dans le n°184 du Supplément Français des Manuscrits de la Bibliothèque du Roi et dans le manuscrit 7.222, au folio 51) intitulée « Li Tornois des Dames, monseigneur Huon d’Oisy » c’est une pièce véritablement curieuse et digne de l’attention des érudits qui veulent étudier l’histoire des mœurs du moyen-âge aux véritables sources. Ce petit poème, plein d’intérêts, en dit plus sur les usages de la haute noblesse du temps que les plus gros livres. La scène se passe rigoureusement entre les années 1172 et 1188, nous la supposons vers 1180, époque de l’avènement de Philippe Auguste au trône de France. Il paraît que les Dames, Marguerite d’Oisy, femme de l’auteur, les Comtesses de Champagne, de Crespi, de Clermont, la Senéchale Yolent, la Dame de Coucy, Adélaïde de Nanteuil, Alix d’Aiguillon, Mariseu de Juilly, Alix de Montfort, Isabeau de Marly et une foule d’autre s’étaient réunies au Château de Lagny, devant le Château de Torcy, sur les bords fleuris de la Marne, pour un tournoi dameret, où elles désiraient juger par elle-même, en combattant entre elles, quels étaient les dangers véritables que couraient leurs amis de cœur toutes les fois qu’il rompaient ainsi des lances en leur honneur. Cette idée est singulière et n’a pu germer que dans les têtes de ces femmes fortes du douzième siècle. Le Seigneur d’Oisy ne se gêne pas pour nommer les Dames combattantes, pour rappeler leurs cris de familles et énumérer leurs charmes Sa chanson est une Chronique « fashionable » du temps, qui nous donne l’état de la haute société à cette époque et ce qui a pu être une indiscrétion il y a 8 siècles sert aujourd’hui de renseignements généalogiques et peut fournir d’irrécusable titre de noblesse aux familles. Assurément, les femmes du Tournoi de Lagny n’avaient pas prévu qu’une fantaisie féminine pourrait un jour servir d’illustration à leur descendant. Nous avons pensé qu’une pièce d’un si haut intérêt méritait bien d’être publié en entier : nous donnons ci-après le texte que nous devons à l’obligeance de Messieurs Le Glay père et fils qui en possédaient une copie. Nous l’avons accompagné de quelques courtes notes qui en appellent de plus étendues. Certes cette pièce du douzième siècle pourrait fournir l’occasion d’une dissertation philosophique digne d’intérêt. Nous ne la donnons aujourd’hui qu’avec les explications indispensables. Dans le manuscrit de la bibliothèque du Roi, une musique notée accompagne le texte de ce petit poème, composé pour être chanté dans les réunions de châteaux. »