La grange du bois : Différence entre versions

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Souvent appelé '''la grange au bois''', le véritable nom de ce bien qui appartenait et était, dès le XIème une dépendance de l'[[Abbaye Saint-Pierre|Abbaye de Lagny]] est la '''grange du bois''', ou plus exactement, la grange du bois de Chigny.
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Souvent appelé '''la grange au bois''', le véritable nom de ce bien qui appartenait et était, dès le XIème une dépendance de l'[[Abbaye Saint-Pierre|Abbaye de Lagny]] est la '''grange du bois''', ou plus exactement, la grange du bois de Chigny et se trouvait sur le territoire de Montévrain.
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==Historique==
 
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L'abbaye de Lagny possédait énormément de biens sur Montévrain, le bois de Chigny, le moulin de Quincangrogne et des terres fertiles entres autres. La première notion de ce bien remonte en 1178, par une ''bulle'' du pape Alexandre III.
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L'abbaye de Lagny possédait énormément de biens sur [[Lagny-sur-Marne]] et Montévrain, commune très proche, à savoir, le bois de Chigny, le moulin de Quincangrogne et des terres fertiles entres autres. La première notion de ce bien remonte en 1178, par une ''bulle'' du pape Alexandre III.
  
Dans une déclaration en 1539 (actuellement conservée aux archives départementales sur un registre de parchemnin), l'abbaye donne une description précise de ce bien. Il est composé d'une maison avec chapelle, d'une grange, bergerie, étable, cellier, cour et jardin avec terres et près.
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Dans une déclaration en 1539<ref>Déclaration en 1539, conservée aux archives départementales sur un registre de parchemnin</ref>, l'abbaye donne une description précise de ce bien. Il est composé d'une maison avec chapelle, d'une grange, bergerie, étable, cellier, cour et jardin avec terres et près.
 
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Cette grange est très importante puisqu'elle permettait de recevoir la ''dîme'', impôt payé par les paysans au seigneur. La dîme pouvait être versée en argent ou en nature, c'est à dire, une partie des récoltes, foin ou grain.
 
Cette grange est très importante puisqu'elle permettait de recevoir la ''dîme'', impôt payé par les paysans au seigneur. La dîme pouvait être versée en argent ou en nature, c'est à dire, une partie des récoltes, foin ou grain.
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En 1719, le bâtiment est  délabré et l’abbé du moment, [[Joseph-Emmanuel de La Trémoille]] demande sa destruction au conseil d’état en ces termes :
 
En 1719, le bâtiment est  délabré et l’abbé du moment, [[Joseph-Emmanuel de La Trémoille]] demande sa destruction au conseil d’état en ces termes :
  
« Sa situation écartée à même occasionné les voleurs d’emporter les plombs (plomb des vitraux), volets, vitres, vitraux, châssis, portes et la plus grande partie de la charpente, ce qui cause que les planchers sont la plupart pourris et que les gros murs sont minés par les eaux ; ils ont coupé et arraché les arbres du petit jardin, et ont pris jusqu’à la poulie et la ferrure du puits qui la supportait »
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Cette demande resta sans suite, l’abbé meurt en 1720.
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Cette demande resta sans suite, du fait de la mort de l’abbé en 1720.
  
Sur les conseils d’experts et d’architectes, il est décidé en 1733 de détruire cette maison.
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Sur les conseils d’experts et d’architectes, il est décidé en 1733, de détruire cette maison.
  
 
==Domaine==
 
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Il a fallu attendre 1745 pour construire un château à la place de la maison avec les deniers de l’abbaye.  
 
Il a fallu attendre 1745 pour construire un château à la place de la maison avec les deniers de l’abbaye.  
Et survint la Révolution Française, à cette période, tout bien religieux était récupéré et  vendu à son profit. Cela pouvait être aussi bien des accessoires ou des bâtiments appartenant à l’Église. En conséquence, le château, la cour et une partie du jardin sont vendus le 22 juillet 1791 à François Louis Joseph de Laborde de Mérèville pour la somme de 28.300 livres qui était fermier général. Il fut guillotiné en 1794. Le bien revient à son fils qui s'enfuit loin de France pour échapper à la Révolution, laissant sa femme en France. Le domaine est sous séquestre, tout est vendu excepté la Grande du Bois qui est laissé à sa femme qui y habita jusqu'à la vente de celle-ci en 1806.
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Et survint la Révolution Française, à cette période, tout bien religieux était récupéré et  vendu à son profit. Cela pouvait être aussi bien des accessoires ou des bâtiments appartenant à l’Église. De ce fait, le château, la cour et une partie du jardin sont vendus le 22 juillet 1791 à François Louis Joseph de Laborde de Mérèville pour la somme de 28.300 livres qui était fermier général. Il fut guillotiné en 1794. Le bien revient à son fils qui s'enfuit loin de France pour échapper à la Révolution, laissant sa femme en France. Le domaine est sous séquestre, tout est vendu excepté la Grande du Bois qui est laissé à sa femme qui y habita jusqu'à la vente de celle-ci en 1806.
  
En 1806, dans un état de délabrement avancé, le domaine est vendu à Jean Baptiste Bernard qui entrepris des travaux sur le château pour en faire sa résidence d'été, et fit démolir la ferme.
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Dans un état de délabrement avancé, le domaine est donc vendu à Jean Baptiste Bernard qui entrepris des travaux sur le château pour en faire sa résidence d'été, et fit démolir la ferme. Jean Baptiste Bernard meurt en 1834 en laissant aucun héritier, le domaine est vendu aux enchères en 1844.  
  
Jean Baptiste Bernard meurt en 1834 en laissant aucun héritier, le domaine est vendu aux enchères en 1844. Plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu'à 1972, date à laquelle le Syndicat Intercommunal le rachète.
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Plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu'à 1972, date à laquelle le Syndicat Intercommunal le rachète. Après rénovation, cette propriété est devenue un Établissement et service d’aide par le travail (Esat) en 1974 et accueille environ 130 personnes reconnues travailleurs handicapés<ref>[https://fr-fr.facebook.com/esatlagrangeauxbois/ Établissement et service d’aide par le travail (Esat)]</ref>
  
Après rénovation, cette propriété est devenue un Établissement et service d’aide par le travail (Esat)  en 1974 et accueille environ 130 personnes reconnues travailleurs handicapés.
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==Sources==
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* ''La Grange au Bois au fil des siècles'', Pierre Eberhart
  
 
==Références==
 
==Références==
 
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==Liens externes==
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[[Catégorie:Monuments non classés ou inscrits MH]]

Version du 13 juillet 2017 à 12:05

Château

Souvent appelé la grange au bois, le véritable nom de ce bien qui appartenait et était, dès le XIème une dépendance de l'Abbaye de Lagny est la grange du bois, ou plus exactement, la grange du bois de Chigny et se trouvait sur le territoire de Montévrain.

Historique

L'abbaye de Lagny possédait énormément de biens sur Lagny-sur-Marne et Montévrain, commune très proche, à savoir, le bois de Chigny, le moulin de Quincangrogne et des terres fertiles entres autres. La première notion de ce bien remonte en 1178, par une bulle du pape Alexandre III.

Dans une déclaration en 1539[1], l'abbaye donne une description précise de ce bien. Il est composé d'une maison avec chapelle, d'une grange, bergerie, étable, cellier, cour et jardin avec terres et près.

Grange aux dîmes

Cette grange est très importante puisqu'elle permettait de recevoir la dîme, impôt payé par les paysans au seigneur. La dîme pouvait être versée en argent ou en nature, c'est à dire, une partie des récoltes, foin ou grain.

A partir de cette époque, la maison devient la résidence d’été de l’abbé de Lagny.

Plusieurs évènements dramatiques suivirent, cela commença, en 1544, par Jacques de Montgomery, seigneur de l’orge qui occupa ce lieu, puis en 1559, l’abbé Odet de Coligny, qui était protestant, pilla le monastère.

En 1564, un nouvel abbé (protestant) est nommé, Jacques du Broullat, qui prend possession des lieux et avec ses amis, pillèrent à son tour l’abbaye et la ville. Puis en 1598, l’abbé Pierre Rouillé entreprend la remise en état de la Grange du bois qui eu égard aux saccages subis les dernières années, couta énormément cher à l’Abbaye.

Au début du XVII, l’abbé de Lagny fit l’échange de son appartement situé dans l’abbaye, et s’installa définitivement à la Grange du Bois.

En 1719, le bâtiment est délabré et l’abbé du moment, Joseph-Emmanuel de La Trémoille demande sa destruction au conseil d’état en ces termes :

« Sa situation écartée à même occasionné les voleurs d’emporter les plombs (plomb des vitraux), volets, vitres, vitraux, châssis, portes et la plus grande partie de la charpente, ce qui cause que les planchers sont la plupart pourris et que les gros murs sont minés par les eaux ; ils ont coupé et arraché les arbres du petit jardin, et ont pris jusqu’à la poulie et la ferrure du puits qui la supportait »

Cette demande resta sans suite, du fait de la mort de l’abbé en 1720.

Sur les conseils d’experts et d’architectes, il est décidé en 1733, de détruire cette maison.

Domaine

Il a fallu attendre 1745 pour construire un château à la place de la maison avec les deniers de l’abbaye. Et survint la Révolution Française, à cette période, tout bien religieux était récupéré et vendu à son profit. Cela pouvait être aussi bien des accessoires ou des bâtiments appartenant à l’Église. De ce fait, le château, la cour et une partie du jardin sont vendus le 22 juillet 1791 à François Louis Joseph de Laborde de Mérèville pour la somme de 28.300 livres qui était fermier général. Il fut guillotiné en 1794. Le bien revient à son fils qui s'enfuit loin de France pour échapper à la Révolution, laissant sa femme en France. Le domaine est sous séquestre, tout est vendu excepté la Grande du Bois qui est laissé à sa femme qui y habita jusqu'à la vente de celle-ci en 1806.

Dans un état de délabrement avancé, le domaine est donc vendu à Jean Baptiste Bernard qui entrepris des travaux sur le château pour en faire sa résidence d'été, et fit démolir la ferme. Jean Baptiste Bernard meurt en 1834 en laissant aucun héritier, le domaine est vendu aux enchères en 1844.

Plusieurs propriétaires se succédèrent jusqu'à 1972, date à laquelle le Syndicat Intercommunal le rachète. Après rénovation, cette propriété est devenue un Établissement et service d’aide par le travail (Esat) en 1974 et accueille environ 130 personnes reconnues travailleurs handicapés[2]

Sources

  • La Grange au Bois au fil des siècles, Pierre Eberhart

Références

  1. Déclaration en 1539, conservée aux archives départementales sur un registre de parchemnin
  2. Établissement et service d’aide par le travail (Esat)