Jacques du Broullat : Différence entre versions

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Abbé de cour et homme politique, Jacques du Broullat est un proche de [[Catherine de Médicis]]. Il illustre parfaitement la mainmise royale sur le recrutement épiscopal.  
 
Abbé de cour et homme politique, Jacques du Broullat est un proche de [[Catherine de Médicis]]. Il illustre parfaitement la mainmise royale sur le recrutement épiscopal.  
  
Jacques du Broullat n'est même pas ordonné lorsqu'en [[1551]] que le roi [[Henri III de France|Henri III]] le fait pourvoir de l'archevêché d'[[Arles]] où il n'est présent que quelques jours. Il délègue la gestion du diocèse à un administrateur, le [[Franciscains|franciscain]] Pierre de Bisqueriis évêque ''in paribus'' de Nicopolis, muni des pleins pouvoirs. Zélé et actif, ce dernier visite les paroisses d'Arles en octobre [[1555]] et s'intéresse surtout à l'exercice du culte du saint-sacrement. Toutefois, à cette époque, l'absentéisme des archevêques arlésiens très engagés dans le siècle est la règle. La présence du prélat manque dans la conduite du diocèse : les visites pastorales sont rares, les synodes diocésains plus convoqués et l'esprit pastoral abandonné. Les arlésiens sont confiés à la garde de vicaires généraux et du chapitre dont la vie se laïcise et devient mondaine<ref> Jean-Maurice Rouquette - ''ARLES, histoire,territoires et cultures'', page 637.</ref>. A la fin de son épiscopat en [[1560]], les manquements et négligences sont tels qu'une requête des consuls est introduite devant le parlement de Provence contre l'archevêque et le chapitre cathédral. A la suite de cette démarche, la cour ordonne à l'Eglise d'Arles d'engager des prédicateurs ''scavants et catholiques'' pour prêcher le carême, l'avent, les dimanches et autres fêtes de l'année, et de faire célébrer l'office divin dans les églises de [[Camargue]] après les avoir réparées<ref> Ibidem, page 638.</ref>.
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Jacques du Broullat n'est même pas ordonné lorsqu'en [[1551]] que le roi [[Henri III de France|Henri III]] le fait pourvoir de l'archevêché d'[[Arles]] où il n'est présent que quelques jours. Il délègue la gestion du diocèse à un administrateur, le [[Franciscains|franciscain]] Pierre de Bisqueriis évêque ''in paribus'' de Nicopolis, muni des pleins pouvoirs. Zélé et actif, ce dernier visite les paroisses d'Arles en octobre [[1555]] et s'intéresse surtout à l'exercice du culte du saint-sacrement. Toutefois, à cette époque, l'absentéisme des archevêques arlésiens très engagés dans le siècle est la règle. La présence du prélat manque dans la conduite du diocèse : les visites pastorales sont rares, les synodes diocésains plus convoqués et l'esprit pastoral abandonné. Les arlésiens sont confiés à la garde de vicaires généraux et du chapitre dont la vie se laïcise et devient mondaine<ref> Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de) - ''ARLES, histoire,territoires et cultures'', page 637.</ref>. A la fin de son épiscopat en [[1560]], les manquements et négligences sont tels qu'une requête des consuls est introduite devant le parlement de Provence contre l'archevêque et le chapitre cathédral. A la suite de cette démarche, la cour ordonne à l'Eglise d'Arles d'engager des prédicateurs ''scavants et catholiques'' pour prêcher le carême, l'avent, les dimanches et autres fêtes de l'année, et de faire célébrer l'office divin dans les églises de [[Camargue]] après les avoir réparées<ref> Ibidem, page 638.</ref>.
  
 
Pour ces raisons ou plus probablement pour son attachement au parti protestant, en particulier au [[Louis Ier de Bourbon-Condé|prince de Condé]] et à [[Odet de Coligny]], il est privé de tous ses bénéfices par un arrêt du parlement de Paris en [[1562]]. Il s'exile en Allemagne où il se marie. Il y meurt en [[1575]].
 
Pour ces raisons ou plus probablement pour son attachement au parti protestant, en particulier au [[Louis Ier de Bourbon-Condé|prince de Condé]] et à [[Odet de Coligny]], il est privé de tous ses bénéfices par un arrêt du parlement de Paris en [[1562]]. Il s'exile en Allemagne où il se marie. Il y meurt en [[1575]].

Version du 4 juin 2008 à 16:59

Jacques du Broullat (c.1515 - 1575, Allemagne)

Abbé, archevêque d'Arles (1551-1560), déposé pour apostasie.

Biographie

Abbé de cour et homme politique, Jacques du Broullat est un proche de Catherine de Médicis. Il illustre parfaitement la mainmise royale sur le recrutement épiscopal.

Jacques du Broullat n'est même pas ordonné lorsqu'en 1551 que le roi Henri III le fait pourvoir de l'archevêché d'Arles où il n'est présent que quelques jours. Il délègue la gestion du diocèse à un administrateur, le franciscain Pierre de Bisqueriis évêque in paribus de Nicopolis, muni des pleins pouvoirs. Zélé et actif, ce dernier visite les paroisses d'Arles en octobre 1555 et s'intéresse surtout à l'exercice du culte du saint-sacrement. Toutefois, à cette époque, l'absentéisme des archevêques arlésiens très engagés dans le siècle est la règle. La présence du prélat manque dans la conduite du diocèse : les visites pastorales sont rares, les synodes diocésains plus convoqués et l'esprit pastoral abandonné. Les arlésiens sont confiés à la garde de vicaires généraux et du chapitre dont la vie se laïcise et devient mondaine[1]. A la fin de son épiscopat en 1560, les manquements et négligences sont tels qu'une requête des consuls est introduite devant le parlement de Provence contre l'archevêque et le chapitre cathédral. A la suite de cette démarche, la cour ordonne à l'Eglise d'Arles d'engager des prédicateurs scavants et catholiques pour prêcher le carême, l'avent, les dimanches et autres fêtes de l'année, et de faire célébrer l'office divin dans les églises de Camargue après les avoir réparées[2].

Pour ces raisons ou plus probablement pour son attachement au parti protestant, en particulier au prince de Condé et à Odet de Coligny, il est privé de tous ses bénéfices par un arrêt du parlement de Paris en 1562. Il s'exile en Allemagne où il se marie. Il y meurt en 1575.

Notes

  1. Jean-Maurice Rouquette (sous la direction de) - ARLES, histoire,territoires et cultures, page 637.
  2. Ibidem, page 638.

Sources

  • Jean-Maurice Rouquette, ARLES, histoire,territoires et cultures, Actes Sud, 2008 (ISBN 978-2-7427-5176-1)