Accident ferroviaire de Lagny-Pomponne : Différence entre versions

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Pour faire face à l'affluence de voyageurs en cette avant-veille de Noël, la [[Compagnie des chemins de fer de l'Est]], qui gérait le réseau Est français, mit en marche de nombreux trains supplémentaires.
 
Pour faire face à l'affluence de voyageurs en cette avant-veille de Noël, la [[Compagnie des chemins de fer de l'Est]], qui gérait le réseau Est français, mit en marche de nombreux trains supplémentaires.
  
Parmi ceux-ci, figurait un train express n°55 Paris-Nancy. Ce dernier, en début de soirée, marqua un ralentissement en pleine voie entre [[Lagny-sur-Marne]] et Pomponne (<small>{{Coord|48|52|54|N|2|41|47|E|type:landmark|display=inline,title}}</small>), à une vingtaine de kilomètres de Paris, le mécanicien ayant respecté un signal d'annonce. Le type de signalisation sur cette portion de ligne était un block-système mécanique, c'est à dire que les signaux en tôle étaient manoeuvrés par les trains eux-même, et de nuit la position des panneaux était fournie par des feux produits par des lampes à pétrole. Ce soir du 23 décembre 1933, la nuit était glaciale (température notée à Paris de moins 5°) avec un brouillard très dense. Le mécanicien du train 55 aperçoit les 2 feux verticaux de luminosité faible et de couleur verte, qui lui annoncent un arrêt. Du fait du brouillard très dense, pour pouvoir s'arrêter à temps, il réduit sa vitesse à une allure très faible. Le signal suivant lui présente 2 feux blancs ce qui signifie voie libre, et donc il reprend sa vitesse.
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Parmi ceux-ci, figurait un train express n°55 Paris-Nancy tiré par la locomotive Mountain Est 241-038. Ce dernier, en début de soirée, marqua un ralentissement en pleine voie entre [[Lagny-sur-Marne]] et Pomponne (<small>{{Coord|48|52|54|N|2|41|47|E|type:landmark|display=inline,title}}</small>), à une vingtaine de kilomètres de Paris, le mécanicien ayant respecté un signal d'annonce. Le type de signalisation sur cette portion de ligne était un block-système mécanique, c'est à dire que les signaux en tôle étaient manoeuvrés par les trains eux-même, et de nuit la position des panneaux était fournie par des feux produits par des lampes à pétrole. Ce soir du 23 décembre 1933, la nuit était glaciale (température notée à Paris de moins 5°) avec un brouillard très dense. Le mécanicien du train 55 aperçoit les 2 feux verticaux de luminosité faible et de couleur verte, qui lui annoncent un arrêt. Du fait du brouillard très dense, pour pouvoir s'arrêter à temps, il réduit sa vitesse à une allure très faible. Le signal suivant lui présente 2 feux blancs ce qui signifie voie libre, et donc il reprend sa vitesse.
  
 
== L'accident ==
 
== L'accident ==

Version du 15 mai 2011 à 23:26

L'accident ferroviaire de Lagny-Pomponne est survenu à Pomponne (à 25 km à l'est de Paris, dans le département de Seine-et-Marne) le soir du 23 décembre 1933. Un train rapide Paris - Strasbourg percuta par l'arrière un train express Paris - Nancy. L'accident tua 204 personnes[1] et en blessa 120. C'est l'accident ferroviaire le plus meurtrier en France après l'accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne en 1917.

Le contexte

Pour faire face à l'affluence de voyageurs en cette avant-veille de Noël, la Compagnie des chemins de fer de l'Est, qui gérait le réseau Est français, mit en marche de nombreux trains supplémentaires.

Parmi ceux-ci, figurait un train express n°55 Paris-Nancy tiré par la locomotive Mountain Est 241-038. Ce dernier, en début de soirée, marqua un ralentissement en pleine voie entre Lagny-sur-Marne et Pomponne (Modèle:Coord), à une vingtaine de kilomètres de Paris, le mécanicien ayant respecté un signal d'annonce. Le type de signalisation sur cette portion de ligne était un block-système mécanique, c'est à dire que les signaux en tôle étaient manoeuvrés par les trains eux-même, et de nuit la position des panneaux était fournie par des feux produits par des lampes à pétrole. Ce soir du 23 décembre 1933, la nuit était glaciale (température notée à Paris de moins 5°) avec un brouillard très dense. Le mécanicien du train 55 aperçoit les 2 feux verticaux de luminosité faible et de couleur verte, qui lui annoncent un arrêt. Du fait du brouillard très dense, pour pouvoir s'arrêter à temps, il réduit sa vitesse à une allure très faible. Le signal suivant lui présente 2 feux blancs ce qui signifie voie libre, et donc il reprend sa vitesse.

L'accident

Après plusieurs minutes, alors qu'il redémarrait, il fut très violemment percuté par l'arrière par le rapide Paris - Strasbourg lancé à pleine vitesse. La locomotive du Paris - Strasbourg, de type 241 ou Mountain à savoir la 241017, qui fut par la suite connue au dépôt de la Villette sous le nom de la Charcutière, vint alors s'encastrer à plus de 110 km/h dans les voitures de queue du Paris - Nancy, détruisant les cinq dernières.

Ces voitures étaient constituées d'une caisse en bois montée sur un châssis en acier. Lors du choc, la locomotive vint chevaucher les châssis, pulvérisant alors les caisses de bois et projetant des milliers d'éclats meurtriers.

Plus de 200 morts

À l'aube du 24 décembre 1933, on dénombra plus de 200 morts alors que les secours s'affairaient encore sur les lieux de la catastrophe. À l'exception du conducteur de la locomotive, toutes les victimes se trouvaient dans l'express de Nancy.

Une chapelle ardente fut dressée dans la salle à bagages de la gare de Paris-Est, lieu de départ des deux trains. Le président de la République Albert Lebrun vint se recueillir sur les 200 cercueils.

Enquête

Une enquête fut lancée pour déterminer les causes de l'accident et les responsabilités : pourquoi l'express de Nancy s'était-il arrêté en pleine voie, pourquoi le signal imposait-il l'arrêt, le gel était-il en cause, était-ce un attentat des Ligues ? Mais l'enquête ne parvint pas vraiment à trouver les raisons de l'accident et les pistes suivantes furent avancées.

Cause humaine

Il semblerait que le mécanicien du train tamponneur ait été daltonien. Ne pouvant discerner la couleur des feux de signalisation dans la nuit, il aurait interprété le signal d'arrêt protégeant le train Paris-Nancy comme étant un signal de voie libre. Ce handicap n'était alors pas détecté lors de l'embauche du personnel roulant.

En effet, les signaux fixes des chemins de fer étaient alors constitués de sémaphores ou de cocardes de formes et coloris variés complétés de feux colorés pour leur observation de nuit. La forme des signaux était suffisante le jour, les feux de faible puissance étant quasiment invisibles. Le fait d'être daltonien n'était donc gênant que pour la conduite de nuit.

Cause climatique

Au vu des conditions météorologiques de cette nuit, en particulier du gel, on ne peut pas non plus exclure un raté de fermeture des signaux devant protéger le train Paris-Nancy.

En effet, les sémaphores ou cocardes étant manœuvrées mécaniquement, le dispositif de commande à distance était susceptible de se gripper en cas de formation de givre sur les organes mobiles ou de gel des lubrifiants.

Facteurs aggravants

Par contre, le bilan humain se révéla extrêmement élevé du fait de l'utilisation de voitures en bois.

L'enquête montra que ces voitures étaient régulièrement utilisées sur de grandes distances pour pallier le manque de matériel aux périodes d'affluence et ce malgré leur dangerosité en cas d'accident : de fait, le bilan avait été considérablement alourdi par le peu de résistance aux chocs des caisses en bois et par les victimes supplémentaires dues aux éclats de bois. Aucune victime ne fut dénombrée dans le rapide Paris-Strasbourg, intégralement composé de voitures métalliques.

La presse s'interrogea aussi sur la mauvaise organisation des secours[1].

Conséquences

Conséquence de la catastrophe, les voitures à caisse en bois durent être progressivement retirées du service. Cette opération ne sera toutefois achevée que vers 1962 par la SNCF. Entre temps, de 1935 à 1937 la signalisation des grands réseaux de chemins de fer français aura été simplifiée et harmonisée.


Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Vidéographie


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  1. 1,0 et 1,1 archivesnationales.culture.gouv.fr Cérémonies publiques, funérailles nationales et obsèques aux frais de l’État (1899-1943), Archives nationales, Paris,2006, Modèle:Pp.15 et suivantes.