Liste des abbés

De Lagny-sur-Marne Wiki
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l'hôtel de ville occupe actuellement les bâtiments de l'ancienne abbaye

Tout fondateur était abbé de droit, ainsi Saint Fursy fut le premier abbé de Lagny. La piété était si exemplaire dans le monastère que « les grands du royaume y faisoient des dons et présents considérables dans le désir d'avoir part aux prières de ces saints religieux ».

1er au 10ème abbé

Saint Fursy
  • 1er  : Saint Fursy, fondateur de l'Abbaye Saint-Pierre en 644
  • 2ème : Saint Emilien, il acheva la construction du monastère et survécut peu à saint Fursy, mort en 675[1][2]
  • 3ème : Saint Eloque mort le 3 décembre 666. La charge d'abbé lui déplut très rapidement et aspirant à une vie plus tranquille, se retira à Gergny, [3]. Il semblerait également que des problèmes entre lui et les moines accéléra son départ[4].
  • 4ème : Saint Momble, mort vers 660/66, tint à l'observation religieuse de la règle et comme son prédécesseur se retira devant la résistance des religieux.
  • 5ème : Herbert, vers l'an 1000, il est d'origine juive, mais chrétien dès l'enfance. Il fut instruit dans les sciences et dans les lettres par l'illustre Gerbert, et eut pour condisciples le prince qui alors régnait sur la France, et Fulbert, qui devient plus tard, évêque de Chartres. Il vivait encore lorsque le comte Etienne de Champagne et de Brie, fils d'Herbert III, obtient du roi Robert, la permission de relever le monastère détruit par les Normands. Herbert était d'une grande charité et plein de zèle pour la discipline monastique[5]. Il meurt en 1033 de la maladie dite Mal des ardents[6]. Le jour exact n'est pas connu, 19 décembre inscrit sur le nécrologe de Lagny, peut être 14 décembre ou 18 novembre sur un nécrologe de Saint-Germain des Près.
  • 6ème : Roger, Moine de Saint-Denys. A l'occasion de son avènement, Imbert Hesselin de Verby, évêque de Paris, céda à l'abbaye les églises Saint-Germain de Gouvernes et Saint-Remy de Montevrin[5]. Le roi de France Henri Ier assista à cet acte de cession et y souscrivit en apposant cette marque : X, au lieu de son nom. Il meurt un 20 janvier
  • 7ème Gibuin, est à peu près inconnu
  • 8ème : Raoul Ier ou Rodolphe on ignore à quelle époque il succéda à Gibuin. Il assistait au concile tenu à Paris en 1050 (hérésie de Scot) et il fut présent à l'ouverture de la châsse de Saint Denys, dans l'abbaye du même nom, le 9 janvier 1053[5].
  • 9ème : Galon, la fin de l'abbé Raoul est aussi inconnue que la date de son avènement.
  • 10ème : Arnoul de Champagne, fut abbé vers 1066 à 1106, il est de la famille des comtes de Champagne. Son génie n'était pas inférieur à sa naissance. Arnoul a écrit la vie de Saint Fursy. On lui attribue les deux hymnes de Saint Fursy, données par Bollandus, ainsi qu'un recueil de sentences en vers, tirées des Proverbes de Salomon. Il ramène en 1075 à Saint-Pierre de Lagny des reliques importantes de son jeune frère saint Thibaut, récemment canonisé (1073), qu'il va chercher en Italie à Notre-Dame de La Vangadice (Polesine), à dos de cheval [7]. S'en suit la création de Saint-Thibault-des-Vignes (1081), ville attenante à Lagny, et la naissance-propagation en France du culte à saint Thibaut de Provins, jeune routard de Jésus-Christ. Il était également écrivain de la vie de Saint Fursy. Il enrichit l'abbaye des reliques de Saint Florentin, martyr, les actes de cette translation correspondant à l'année 1094. Il eut des démêlés avec Guillaume de Montfort, évêque de Paris. Gautier de Chambly, évêque de Meaux, lui donna l'église d'Ognes le 25 décembre 1104. En 1105, Galon, évêque de Paris, accorda des franchises à l'église de Saint-Fursy. Accablé de vieillesse, il meurt le 28 février 1106[8],[9].

11ème au 20ème abbé

  • 11ème : Godefroy,fut élu en 1107. Selon les dires de dom Chaugy, cet abbé paraît avoir préféré «la graisse de la terre à la rosée du ciel». Il obtint du pape le droit d'excommunier les malfaiteurs. Les abbés et religieux de Lagny étaient alors constitués seigneurs de Lagny, non seulement dans la ville, mais dans toute la seigneurie, avec haute, moyenne et basse justice. Il donna l'hospitalité dans le monastère au Pape Pascal II[10]. Il meurt le 5 avril 1124.
  • 12éme : Raoul II, moine de Saint-Nicolas-au-Bois fut élu en 1124. Il reçut, deux ans après, d'un nommé GuiDécousu, tous les biens et revenus que celui-ci possédait, soit à Lagny, soit dan sles environs, pour être à perpétuité employés en aumônes; Gui se réserva deux terrains seulement pour lesquels il se constitua homme-lige de l'abbaye. En 1132, André de Baudemont avoua qu'il tenait injustement en fief vingt muids de vin, et les abandonna à Raoul[10]. Il fut un bon administrateur ; il devint seigneur de Dammard, où il posséda trois moulins, il acquit les moulins de Condé et en fit bâtir quatre nouveaux à Chessy. Il acheta aussi le droit de criage : c'est à-dire le droit de faire publier des ordonnances et règlements de police à son de trompe et de tambour. Cette charge était alors importante et l'acte en fut passé sur l'autel en présence de hauts personnages. Vers 1140, le pape Innocent II lui écrivit une lettre pleine d'accusations; Raoul eut recours à saint Bernard, qui n'hésita pas à faire au Saint Père l'éloge de l'abbé. Il meurt en 1148.
  • 13ème : Godefroy II, élu abbé en 1148, présenté par Saint Bernard. Il acheta de Gui de Peroi et d'Adam, son frère, la terre, la dîme, les près et la pêcherie de Plâtry. En 1152, Henri, comte de Troyes, lui fit remise des frais du droit de visite, qui autrefois avaient si lourdement pesé sur l'église ; et,sur cent huit muids de vin que les hôtes de l'église lui payaient annuellement, il en consacra vingt à l'anniversaire de son père, le comte Thibaud, enterré dan sle monastère. L'abbé alla à Rome, et y obtint, du Pape Adrien, la confirmation des biens du monastère contre les héritiers de Raoul, comte de Péronne, qui les lui contestaient. Il eut de grands démêlés avec Henri de Troyes, qui voulait bâtir une tour à Lagny, mais il sortit victorieux de la lutte en 1156. L'année suivante, une pus cruelle épreuve l'attendait, car toute la ville de Lagny fut consumée par un incendie[11]. Des plaintes s'étaient élevées contre l'abbé Godefroy qui menait une vie plus séculière que monastique ; on l'accusait d'avoir dissipé les secours en argent qu'il avait reçus pour les réparations de la ville et du monastère après l'incendie de 1157. Le pape Adrien IV, écoutant ces plaintes, déposa, en 1162, cet abbé qui, selon Dom Chaugy, avait plus de réputation que de vertu. Il meurt en 1162.
  • 14ème : Hugues Ier, abbé en 1162, ne resta qu'un an sur son siège et eut une fin tragique. Il venait à cheval pour réprimander un criminel, lorsque ce misérable lui décocha une flèche qui, pénétrant par l'œil jusqu'au cerveau, le tua sur le coup.
  • 15ème : Hugues II, abbé de 1163 à 1171, était le fils naturel de Thibaut IV de Blois et frère de Henri, alors comte de Champagne. Il faut d'abord moine Tiron à l'Abbaye de la Sainte-Trinité (Perche) puis abbé en Angleterre de St Benet's Abbey Holme (1146-1150) et Chertsey's Abbey (1149-1163). Il rétablit la prospérité de l'abbaye et ramena les religieux à la sévère observation de leur règle altérée par Hugues Ier. Il meurt en 1171.
  • 16ème : Garin ou Guérin, fut élu abbé en 1171. Il fut un homme faible et de talents ordinaires. Il y eut de son temps (1175) en l'église de l'abbaye, une grande cérémonie en l'honneur de saint Thibauld. Le 9 mars 1176, la ville fut ravagé par une avalanche de grêlons plus gros que le poing d'un homme. Guérin aliéna plusieurs propriétés de l'abbaye, et il en résultat pour lui des mécontentements de la part de ce religieux. Il abdiqua en 1176[12].
  • 17ème : Josselin, fut élu abbé le 22 octobre 1176, suite à l'abdication de l'abbé Guérin. Il reçut du pape Alexandre III, en 1178, un bref lui donnant tous les droits et biens de l'abbaye. Il assigné une rente annuelle de cent sous parisis pour subvenir aux besoins des moines infirmes ; Jean Ier Britel, augmenta cette rente. La date de sa mort n'est pas certaine, certain avance le 24 décembre 1184 de chagrin, suite un terrible incendie qui détruit le monastère et une grande partie de la ville le 3 août 1184,. Il aurait abdiqué à cette période et cessa de vivre en juin 1190[12].
  • 18ème : Humbert, fut abbé de 1184 jusqu'au 12 août 1188, date de sa mort[12].
  • 19ème : Jean Ier Britel ou Jean Ier Bretel, Il fut élu après une vacance de six ans, en 1188. Il était doué de talents hors ligne et porta à un haut degré la prospérité de la ville et du monastère. Vers 1188, il acheta une maison sise à Lagny, que Robert, doyen de Dommartin, avait donnée pour son anniversaire du temps de Josslin; et, en présence de celui-ci, il délia le chapitre de l'excommunication qu'avait lancée le même Josselin, par ce, disait-il, cette mutation n'entraînait pas un changement de propriété. En juin 1190, il transigea avec un certain Eudes, qui devait partir à Jérusalem ; il s'agissait d'un bois donné à Lambert de Crépy sous certaines conditions qu'Eudes ne remplissait pas. En décembre 1194, il fit un traité avec Philippe de Nateuil au sujet du bois de Droiselle. Blanche, comtesse de Troyes, répara, en 1202, un tort qu'elle avait fait au monastère et offrit aux religieux réunis en chapitre, l'anneau qu'elle portait. Le dimanche 27 août 1206, Eudes de Sully, évêque de Paris, consacra sous l’invocation de saint Pierre, l'église du monastère nouvellement reconstruite. A cette même période, il obtint du pape Innocent III des lettres qui mettaient sous la protection du Saint-Siège les biens et les droits de l'abbaye. Robert, comte de Dreux, prétendait avoir le droit de percevoir vingt muids de vin à Torcy; il finit par reconnaitre que ce droit, au contraire, appartenait aux religieux de Lagny[13].Il meurt en 1215 après une administration de 28 ans [14].
  • 20ème : Jean Fart ou Jean II Sart, était un savant professeur, il fut élu en 1215 et mourut après quelques mois de siège.

21ème au 30ème abbé

  • 21ème : Odon meurt en 1217, après avoir été abbé un peu moins de deux ans[15].
  • 22ème : Hugues III, il fut élu en 1219 et mourut un an plus tard.
  • 23ème : Aubert, est abbé en janvier 1219, époque où Simon de Loches s'empara violemment de toutes les dîmes que l'abbaye possédait à Coupvray. Le 17décembre 1223, le roi de Navarre, qui était en même temps comte de Champagne, convint qu'il payerait chaque année la somme de cent livres pour le gîte qu'il prenait au monastère chaque fois qu'il venait à Lagny - Aubert meurt peu de jours après[15].
  • 24ème : Godefroy ou Godefroid ou Godefroi III, élu en 1223 il eut les mêmes besoins d'argent et obtint aussi la caution du comte Thibauld. Il fit deux emprunts à des citoyens et marchands de Sienne, attirés à Lagny par des foires ; le premier, en janvier 1224, de trois mille livres parisis à Palmeno Donati et à ses associés, le second, en janvier 1225, de trois mille livres parisis à Bonencotre Rügeri et à ses associés. Il est à remarquer que ces emprunts étaient faits dans le temps où la foire des Saints-Innocents attirait à Lagny les marchands de tous pays. En 1231, l'abbé se trouvant malade ou accablée par l'âge, donna sa démission, il meurt en 1232.
  • 25ème : Martin, moine de Saint-Martin-des-Champs et homme d'une grande réputation. Il fut nommé abbé par l'évêque de Paris, au moins dan sle moins d'août 1232, sur le refus que fit Baudouin prieur de ce monastère, d'accepter l'héritage de Godefroi. Thibaud de Champagne se plaignit que cette élection avait été faite sans son consentement, et exigea qu'on lui fit amende honorable. Martin s'éxécuté à Sézanne, en présence de quelques membres du chapitre, et l'affaire n'eut pas d'autre suite. Au mois de juillet 1236, l'érudition et les excellentes qualités de Martin lui valurent l'honneur de remplacer Jean de la Bassée, abbé de Saint-Vaast d'Arras. Il meurt le 2 juin 1250[16].
  • 26ème : Guillaume Ier, il fut du nombre de ceux qui assistèrent à la cérémonie de la translation de la couronne d'épines de Notre-Seigneur, dans la Sainte-Chapelle. En 1241 et en accord avec les marchands, il créa une taxe pour les droits à payer pendant les foires. Cette taxe variat suivant la provenance et le type de marchandises. En 1238, il céda tous les rochers situés entre les deux viviers de Droiselle, à la condition d'une redevance annuelle. Sous son administration, Grégoire IX ordonna de suivre les status établis pour la réforme du monastère, sauf en quelques points qu'il mitigea ; la bulle de ce pape est datée du 21 janvier 1237[16].
  • 27ème : Pierre Ier, fut élu vers 1247. Le 21 juin de la même année, il donna procuration à son frère Guillaume, moine de Lagny, en présence du roi, pour un procès qu'il avait à soutenir contre Messire Raoul des Champs et Gui de Torigny. Il résigna entre les mains de l'évêque de Paris peu après le mois de mai 1257, et le prieur, au nom du couvent, demanda le vendredi 9 août 1258, au comte de Champagne, la faculté de donner à Pierre un successeur[16].
  • 28ème : Odon II ou Eudes, cité comme abbé en 1259. Sur le refus des Templiers de se soustraire à la juridiction de l'abbé, un confit s'éleva, mais ils durent céder devant la décision du Souverain Pontife. Il abdiqua, en 1269, entre les mains de Renaud Mignon de Corbeil, évêque de Paris. Le 29 mai de la même année, le prieur et le couvent s'adressèrent encore au comte de Champagne pour pouvoir procéder à son remplacement. Il meurt en 1270[16].
  • 29ème : Raoul III, mentionné comme gouvernant du monastère en 1270. Les croisades venaient de finir. Alors les grandes relations commencèrent, la féodalité fut vivement attaquée et le pouvoir royal augmenta tous les jours. En 1274, le prieur et le couvent sollicitèrent de la reine de Navarre, la permission d'élire un abbé. Raoul meurt en 1277[17].
  • 30ème : Jean III est cité comme abbé en février 1277. La même année, et dans le mois suivant, il fit avec le chapitre de Meaux, un échange pour s'affranchir de la redevance de dix muids de vin, que ce même chapitre avait coutume de percevoir sur le cellier du monastère[17].

31ème au 40ème abbé

Sceau Abbé Déodat
  • 31ème : Jean-Baptiste, homme de grande vertu meurt le 7 juillet 1301. Il est enterré dans la salle capitulaire de Lagny[17].
  • 32ème : Rainald Il ou Renaud meurt le 1er décembre 1302.
  • 33ème : Déodat de Séverac ou Dieudonné Ier ou Adeodatus on ne connait pas la date exacte de son élection, mais 1306, il occupait le siège de Lagny. Il devint le 5 aout 1317, premier évêque de Castres où il meurt dix ans plus tard, soit en 1327[17].
  • 34ème : Jean III de Caurelles, gouverna le monastère de Lagny pendant les guerres qui eurent lieu entre l'Angleterre et la Bourgogne. Pour éviter les calamités que ces guerres entrainaient après elles, il se réfugia à Paris, dans une maison ayant jardin, qu'il avait achtée près de la porte du Temple en 1321, avec l'approbation de Bertrand, prieur de Saint-Martin des Champs. Charles le Bel Lui permit, en septembre 1324, et sous certaines conditions, de construire une tour dans l'enceinte des murs de Paris, près de sa maison. Le 5 février 1325, Jean paya cinq cents livres, léguées par son frère messire de Caurelles, autrefois chanoine de Saint-Nicols à Amiens et clerc du roi, à l'effet d'instituer une chapellerie sur un terrain inoccupé sis auprès des murs de la porte du Temple, et il ajouta aux usages des moines, outre des prières annuelles, la célébration d'une messe, une fois par semaine, pour lui et pour son frère André, dans la chapelle de Saint-Louis, qu'il avait choisie pour lieu de sépulture. Il est toujours cité comme abbé en février 1331[17].
  • 35ème : Simon, aucune date n'est connu pour une citation d'abbé, à part que le 28 juin 1337 il renouvelle un contrat avec Laurent, abbé d'Hermières au sujet des rentes de l'abbaye devait percevoir à Dommartin[17].
  • 36ème : Adam, aucune date précise, mais une bulle de Clément VI, datée de la troisième année du pontificat de ce pape, le confirme en qualité d'abbé de Lagny, c'est à dire entre le 19 mai 1344 et le 18 mai 1345[17]. Homme éclairé, jouissait d'une réputation qui lui donna accès à la cour du roi Philippe VI. La date de sa mort n'est pas connue, mais il est dit qu'en 1350 il assistait à Paris aux funérailles du roi Philippe VI.
  • 37ème : Jean IV, nous ne connaissons pas mieux la date de l'avènement de Jean IV, mais nous savons que le 7 juin 1357, il promet obéissance à l'évêque de Paris. Il est toujours mentionné en 1367 dans le cartulaire de Fontaine[18].
  • 38ème : Pierre II, probablement surnommé de Bray, fut élu en 1385. Il loua à Jean Armo, le 28 janvier 1396 ses domaines situés à Condé-Sainte-Libière et à Bray. Par une bulle donnée à Rome le 3 des calendes de mai, première année de son pontificat (29 avril 1411), Jean XXIII lui accorda le droit de porter la mitre ainsi que les autres vêtements pontificaux, et la faculté de consacrer les calices. Il eut recours, la même année, à la protection de ce pontife contre Gérard de Montaigu, évêque de Paris, qui s'arrogeait l'administration des biens de l'Hôtel-Dieu de Lagny[18].
  • 39ème : Pierre III, il fut élu vers 1411. Comme son prédécesseur, il administra la ville et le monastère avec habileté. Il meurt le 24 juin 1423.
  • 40ème : Manigot Lambert, il ne fit que passer en tant qu’abbé, il fut élu le 27 septembre 1423 et meurt (?) ou abdique (?) quelques semaines après, en effet le 3 novembre 1423, un autre abbé est nommé[18].

41ème au 50ème abbé

  • 41ème : Guillaume II de Conty ou Conti , frère de Jean, procureur d'Amienns est moine de Corbie et prévot de Chérizy , il fut élu le 3 novembre 1423. Il souffrit beaucoup du siège de Lagny par les Anglais; aussi, après le départ des assaillants, obtint-il du roi Charles que les habitants de Lagny fussent exempts des impôts. On le trouve encore le 18 décembre 1430, mais il ne survécut pas très longtemps à cette date, car l'abbaye fut vacante le 17 janvier 1431[18]. Son administration fut remarquable.
  • 42ème : Philippe Charpentier, De cellérier en chef du monastère,il en devint abbé en 1443. La même année, il fit avec les curés et la bourgeois de Lagny, une convention réglant la sonnerie des vêpres. Il signa aussi un traité, le samedi 27 juin 1450, avec Jean de Montmorency et son épouse, Marguerite d'Orgemont, au sujet de quelques propriétés situées au village de Platry. Le 25 mai 1461, il transigea avec l'abbé de Notre-Dame de Chaage. Des titres datés du mercredi 17 mai 1469, constatent qu'il fait alors ses études à l'université de Paris. En 1470, il met à l'abri de tout nouveau danger les chartes du monastère qui avaient échappé à la guerre ou à l'incendie, et, le 28 aout 1470, il afferma plusieurs biens du village de Platry[19]. Cet habile administrateur ne négligea rien, tant au spirituel qu'au temporel. Grâce aux matériaux qu'il a pour ainsi dire taillés, Vincelot, notaire et procureur fiscal à Lagny, composa le grand Cartulaire. Il meurt vers 1470[20].
  • 43ème : Jean de la Balue né en 1421 d'une famille fort obscure, il fut pourvu en octobre 1461 d'un canonicat dans la cathédrale d'Angers. En 1464, Louis XI le nomme conseiller clerc au parlement de Paris, et le 4 février 1465, lui donne l'évêché d'Evreux confirmé par le pape le 20 mai. Le pape le fit cardinal en son absence lors du consistoire du 18 septembre 1467. Il devient abbé commendataire de Saint-Jean d'Angely, de Fécamp et de Lagny. Il devient le 31 janvier 1483 cardinal d'Albano. Il est également connu pour avoir été accusé de trahison et longtemps emprisonné par Louis XI. Il renonce au titre d'abbé commendataire le 14 juin 1490. Il meurt à Ancône en octobre 1491.
  • 44ème : Urbain de Fiesque, il est archevêque de Gênes et possédait l'abbaye de Lagny le 26 octobre 1488 au titre d'abbé commendataire de Lagny, c'est à dire que les abbés étaient nommés par le Pape ou le Roi, sans consulter les religieux[21].
  • 45ème : Pierre IV, est mentionné le 1er aout 1495 dans une charte authentique de la collection de Gaignières[21].
  • 46ème : Auger de Brie, Ayant reçu l'abbaye en commende, il prêta serment de fidélité le 10 mars 1490[22]. Il fut, malgré son absence presque continuelle, très jaloux des prérogatives et privilèges de l'abbaye. Il meurt le 3 octobre 1503
  • 47ème : René Ier de Brie, ainsi le pape nommait l'abbé, le chapitre de Lagny et l'évêque de Paris revendiquaient ce droit, et bientôt les rois vont s'arroger ce même droit et l'exercer.
    René de Brie, protonotaire du pape comme son oncle, était un homme vain, rusé, artificieux. Il fut le premier abbé qui se donna dans les actes publics comme dans les actes particuliers le titre de comte de Saint-Pierre-de-Lagny et il en porta sans doute la couronne, un cercle d'or sommé (surmonté) de seize grosses perles[23].
    L'administration de René fut déplorable à tous égards et, suivant la parole de dom Chaugy, «il vérifia le proverbe qui dit qu'il n'est pas de pire abbé que celui qui a été moine.»
    Il laissa tomber en ruines l'abbaye et l'église, et par son exemple, il introduisit dans l'abbaye le désordre et le relâchement de la discipline. Le scandale fut si grand «que le 15 janvier 1509, un arrêt fut rendu au Parlement pour la réforme du monastère».
  • 48ème : Guillaume de Castelneau ou François Guillaume de Castelnau de Clermont-Lodève Il fut nommé en 1512. Fils de Castelneau de Clermont-Lodève, il devint archevêque de Narbonne, puis d'Auch ; il fut nommé cardinal par le pape Jules II et est resté connu sous le nom de cardinal de Clermont. Guillaume dut son élévation à son mérite personnel. Après sa nomination à l'abbaye de Lagny. Obligé, par arrêt du parlement, en date du 29 juillet 1514, de fournir à ses moines les choses nécessaires au culte, il fit plus, car il restaura de ses deniers les édifices abbatiaux, le réfectoire, d'autres bâtiments du monastère, et une grande partie de l'église paroissiale de Saint-Paul ; mais, ce qui est plus digne d'éloges, il rétablit à Lagny la discipline monastique, et, avec l'aide et les conseils du vertueux Étienne Gentils, prieur de Saint-Martin des Champs, son vicaire général, et de deux religieux célestins nommés Simon Le Corroy et Jean le Boucher, il amena dans l'abbaye, trente moines instruits de la congrégation réformée de Chezal-Benoît Seigneur de Lagny, François abdiqua un peu après 1521, gardant par devers lui la plus grande partie des revenues du monastère, et mourut, doyen du sacré collège à Avignon en 1540[24].
  • 49ème : Jérôme de Louviers, le 3 février 1523, il prêta serment de fidélité à l'Evêque de Paris. Il meurt en janvier 1525 [25]
  • 50ème : Jacques Aubry ou Jacques Ier Aubery, les religieux obtinrent du roi François Ier le droit d'élire un abbé et ce malgré la résistance de l'évêque de Paris. Jacques fut donc élu en 1526. Il travailla beaucoup au maintien de la discipline et aux intérêts matériels du courant. Il meurt le 22 avril 1559, date noté dans le Nécrologe[24]. et fut enterré dans l'église Saint-Fursy, dont il était curé lors de son élection.

51ème au 60ème abbé

  • 51ème : François de Vailly, né en 1523. Après la mort de l'abbé Aubry, les religieux s'empressèrent d'élire un nouvel abbé et ils choisirent un homme d'un grand mérite, François de Vailly
    Cet abbé, fidèle au roi pendant la guerre avec les ducs de Bourgogne, ne fut pas reconnu par Catherine de Médicis qui lui préféra, Odet de Coligny, Cardinal de Chatillon.
    François de Vailly fut nommé cardinal à l'âge de 11 ans, puis fut nommé archidiacre pour Rome, évêque de Beauvais et archevêque de Toulouse[26]. Lagny avait donc deux abbés, « l'un catholique, élu par les moines, mais non reconnu par le roi ; l'autre, reconnu par le roi, mais huguenot, révolté contre le pape et bientôt contre le roi »
    Pour ne pas perdre l'argent de son bénéfice catholique, Le Cardinal de Chatillon se révolta et envoya pour aller le cherche un détachement de huguenots, qui mal accueilli par les habitants et ne trouvant pas l'argent, prirent la châsse de Saint-Florentin et brulèrent les reliques. A la suite de ces évènements, le Cardinal de Chatillon fut dépossédé de tous ses titres et revenus ecclésiastiques par un arrêt du parlement.
    François de Vailly avait préféré se retiré devant le Cardinal de Chatillon et prendre le titre de vicaire général.
  • 52ème : Jacques du Broullat né en 1515 et mort en 1575, fut nommé par Catherine de Médicis en 1564. Jacques fut à la fois seigneur de Lizy, chanoine de Meaux, archevêque d'Arles, abbé de Lagny et calviniste déclaré. Ce prélat ambitieux et batailleur mettait volontiers de côté la robe pour endosser la cuirasse ; dans les camps il était connu sous le nom de sieur d'Arles et lorsqu'il se présenta pour la première fois à Lagny, il était revêtu du costume militaire.
    Les moines ne reconnurent pas cet abbé qui livra l'abbaye aux ennemis de l'église, aux hérétiques, qui foulèrent aux pieds les saintes reliques du monastère, volèrent l'or et l'argent dont elles étaient pieusement recouvertes, brûlèrent ou mirent en lambeaux les chartes du couvent et désolèrent la fille de Lagny par le vol, le meurtre et les plus honteux attentats aux mœurs[27]. Il alla même à les dénoncer comme religieux déréglés et libertins. Jacques du Broullat obtint du parlement une nouvelle réforme, qui contrairement à ce qu'il voulait, donnait, selon ses gouts, trop d'argent aux moines.
    Il fut déposé pour apostasie
  • 53ème : Pierre Rouillé, sous le nom de Pierre V ; il fut élu vers 1570 et gouverna pendant 6 ans.
  • 54ème : René Rouillé, en 1576, le siège abbatial étant devenu vacant par la démission ou la mort de Pierre Rouillé, René Rouillé, son neveu, conseillé au Parlement, lui succéda. Sans probité, de mœurs relâchées, René fut aussi mauvais abbé qu'il avait été mauvais magistrat, et sous son administration, la misère ne fit que s'accroître dans le pays. L'abbé René mourut en 1608.
  • 55ème : Nicolas de Neuville de Villeroi, était fils du célèbre ministre d’État de ce nom. A la mort de l’abbé René, il n’avait que douze ans, on ne sait s'il a succédé immédiatement à celui-ci. Après la mort de son frère aîné, abandonna la robe pour l'épée, devint enfant d'honneur auprès de Louis XIII, gouverneur de Lyon, duc et maréchal de France.
  • 56ème : Camille de Neuville[28]né à Rome en 1606[29], succéda à son frère vers 1638. Il se démit de son titre après sa nomination à l'archevêché de Lyon le 28 mai 1653. Le président de Thou disait de celui-ci qu'il «avait toutes les qualités d'un bon gouverneur de province et toutes les vertus d'un saint évêque». Il meurt le 3 juin 1693 à l'âge de quatre vingt sept ans[30].
  • 57ème : Charles-Maurice Le Tellier, né le 16 juillet 1642 et mort à Reims le 22 février 1710, devint en 1653, à l'âge de 11 ans, second abbé commendataire de l'abbaye de Daoulas, en Bretagne, et Abbé de Lagny-sur-Marne.
  • 58ème : Joseph-Emmanuel de La Trémoille, (né le 7 juillet 1659 et mort le 9 ou 10 janvier 1720 fut nommé le 8 septembre 1695. Il fut créé cardinal du titre de la Très Sainte Trinité du Mont-Pincius par le pape Clément XI le 17 mai 1706[31]. Il est également Évêque de Bayeux en janvier 1716, archevêque de Cambrai en avril 1716 et sacré Par le pape le 30 mai 1719 Fils de Louis, IIème du nom, premier duc de Noirmoutier, Vicomte de Tours. Il fut également auditeur de rote à Rome en 1693[30].
  • 59ème : Jacques Alain de Gontaut, né en 1665 à Cahors, du mariage de Jean de Gontaut, comte de Cabrères, baron de Rousillon, et de Jeanne d'Isarn. Après avoir servi en qualité de capitaine de dragons, il abandonné pour l’église la carrière des armes et prit le bonnet de docteur en théologie. Chantre de l'Eglise de Paris le 31 aout 1707, il en devint chanoine le 23 avril 1708 et fut élu doyen le 5 juillet 1717. La même année, il obtint en commende l'abbaye de Saint Ambroise au diocèse de Bourges et le 8 janvier 1721, celle de Saint Pierre de Lagny au diocèse de Paris. En mai 1729 à la mort du cardinal de Noailles, le chapitre, pendant la vacance du siège, le nomma vicaire général capitulaire de tout le diocèse. Il meurt à Paris le 15 décembre 1732 à l'age de soixante-sept ans, et fut inhumé à Notre-Dame, devant la chapelle de la Vierge, auprès de la sépulture du cardinal de Noailles, au côté gauche. Ses armoiries étaient : un écu en bannière, écartelé d'or et de gueules[32].
  • 60ème : Paul de Beauvilliers ou Paul-Louis-Victor de Beauvilliers, né le 24 octobre 1714[33]. il fut nommé le 28 février 1733. Il était un grand bâtisseur, en 1742/1743, l'église de Chessy, en 1749/1750 il fait refaire le cloche de l'église de Lagny et en 1755/1760, il fait reconstruire l'abbaye de Lagny. Son père Paul-Hippolyte, duc de Saint-Aignan était pair de France, chevalier des ordres du roi, ambassadeur à Rome, lieutenant général et gouverneur de la Bourgogne. Il meurt le 17 mai 1773[34].

61ème au 62ème abbé

  • 61ème : Jean-Louis de La Marthonie de Caussade, né vers 1712 à Périgueux, vicaire général de Tarbes, fut nommé évêque de Poitiers en septembre 1748, sacré le 18 mars 1749, premier aumônier de Madame Adélaïde le 28 janvier 1759, transféré à l'évêché de Meaux le 15 février 1760, et abbé de Lagny en octobre 1733. Il fut le premier qui, en 1761, a accorder à ses diocésains la permission de manger des œufs en Carême ; il encouragea la publication de l'«Almanach de Meaux», qui parut pour la première fois en 1791. Il meurt à Paris, en février 1779 et fut inhumé dans l'église de Saint-Sulpice[34].
  • 62ème : Marie-Joseph Gréen de Saint-Marsault, né le 28 février 1728[35], fut prêtre et vicaire général de Meaux et premier aumônier de Madame Adélaïde de France, fut préconisé évêque de Pergame le 12 juillet 1779 et billé ke 8 aout 1780 abbé de Lagny. La révolution le déposséda de ce bénéfice . Il est l'un des neveux de L'abbé de la Marthonie. Il fut abbé de Lagny jusqu'en 1789 et le dernier. Il mourut le 2 septembre 1818[36].

Notes

La majorité de ces textes est tirée de l’ouvrage Petite histoire populaire de Lagny-sur-Marne de Jacques-Amédée Le Paire[37].

Références

  1. Martyrologe universel, traduit en français du martyrologe romain, Claude Chastelain page 121
  2. Saint Emilien
  3. Histoire Ecclésiastique et civile du Diocèse de Laon, et de tout le pays ... par Nicolas Le Long, page 76
  4. Annales du pays de Lagny, Jacques-Amédée le Paire, page 39
  5. 5,0, 5,1 et 5,2 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et... de Honoré Fisquet, 1864, page 317
  6. Annales du pays de Lagny, Jacques-Amédée le Paire, page 65
  7. (cf. Jean Mabillon, translation des reliques de saint-Thibault d'Italie en France, Act.Sanct.OSB, VI, 1er juillet, Vita S. Theobaldi eremitae) Arnoul de Champagne
  8. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ... de Honoré Fisquet, 1864, pages 317 et 318
  9. Arnoul, Dictionnaire des noms de Alfred Franklin 1875
  10. 10,0 et 10,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 318
  11. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, pages 318 et 319
  12. 12,0, 12,1 et 12,2 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 319
  13. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, pages 319 et 320
  14. Les Gloires de Lagny, Jacques-Amédée Le Paire, 1913 page 33
  15. 15,0 et 15,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 320
  16. 16,0, 16,1, 16,2 et 16,3 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 321
  17. 17,0, 17,1, 17,2, 17,3, 17,4, 17,5 et 17,6 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 322
  18. 18,0, 18,1, 18,2 et 18,3 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 323
  19. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, pages 323 et 324
  20. Le livre d'or de la ville de Lagny-sur-Marne de Jacques-Amédée le Paire, 1879, page 815
  21. 21,0 et 21,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 324
  22. Histoire du diocèse de Paris, tome 15, page 52 .
  23. Histoire généalogique des grands Officiers de la couronne
  24. 24,0 et 24,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 325
  25. Histoire du diocèse de Paris, tome 15, page 52 .
  26. Annales du pays de Lagny, Jacques-Amédée le Paire, page 559
  27. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, pages 325 et 326
  28. ... les paroisses et terres du doyenné de Lagny par Jean Lebeuf
  29. Annales du pays de Lagny, Jacques-Amédée le Paire, page 625
  30. 30,0 et 30,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 326
  31. Histoire généalogique et chronologique de la Maison Royale de France, des paris, grands officiers de la couronne et de la maison du Roy et des anciens Barons du Royaume, tome 4, page 178
  32. La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, pages 46 et 47
  33. Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la ... de François-Alexandre Aubert de la Chesnaye des Bois, page 238
  34. 34,0 et 34,1 La France pontificale (Gallia Christiana): histoire chronologique et ...de Honoré Fisquet, 1864, page 327
  35. Marie-Joseph Gréen de Saint-Marsault
  36. Annales du pays de Lagny, Jacques-Amédée Le Paire, page 148
  37. Petite histoire populaire de Lagny-sur-Marne de Jacques-Amédée Le Paire