Le baptême de Lagny (chanson)

Le baptême de Lagny - Auteur inconnu

Cette chanson fut entendue, pour la première fois, lors du séance littéraire et dramatique donnée le 17 septembre 1826, dans la salle de Recrutement de l'Abbaye, par l'improvisateur Eugène de Pradel.

« Un de Lorge, prétend l'histoire,
Dans Lagny se montra vainqueur,
Qui rappelle sa victoire,
De l'eau doit toujours avoir peur.
Soit d'une erreur, soit d'un mensonge
Soudain l'imprudent est puni ;
Dans la fontaine on vous le plonge,
C'est le baptême de Lagny. »

« Grâce aux magistrats, cet usage,
Par une amende est remplacé,
Un railleur même à l'avantage
D'en parler sans être saucé ;
On ne le prend plus à la gorge,
En payant est est mieux puni
Sans expier le nom de Lorge
Par le baptême de Lagny. »

« Sapho, jadis aux infidèles
Donnant une verte leçon,
Se noya. Nous aimons les belles
En France, d'une autre façon :
Si l'inconstance rend malade,
Pour remède, une amante ici
Au lieu de plongeon de Leucade
A le baptême de Lagny »

« Ceux qui facilement s'endettent
Et se laissent faire des frais,
Disent qu'à Lagny des gens prêtent
Et y prêtent à gros intérêts.
On pourrait, lavant cette honte,
Dans un bassin toujours fourni,
Baptiser les Juifs uq'on y compte,
Par le baptême de Lagny. »

« A Bacchus parfois je me voue ;
Fidèle au culte du tonneau
J'aime le bon vin, je l'avoue,
Surtout le bon vin sans eau.
Francs-buveurs suivez mon système :
Au Bordeaux, Champagne ou Joigny,
Épargnez toujours le baptême,
Fût-ce un baptême de Lagny »

« Par une erreur géographique,
Les historiens, les savants
Placent la source poétique
Loin de la Marne, aux bords charmants.
O muses, dont l'ardeur m'entraîne,
Votre heureux séjour est Chigny,
Et j'ai trouvé mon Hipocrène
Dans le baptême de Lagny »