Camille de Neufville de Villeroy
Camille de Neufville de Villeroy (Rome, - Lyon, ) est un homme d'Église français. Il est archevêque et comte de Lyon, primat des Gaules, de 1653 à 1693.
Sommaire
Biographie
Second des cinq fils de [[Charles de Neufville|Charles Modèle:Ier de Neufville de Villeroy]], marquis d'Halincourt, et petit-fils de Nicolas IV de Neufville de Villeroy, ancien ministre des rois de France, il nait à Rome où son père est ambassadeur du roi[1]. Il doit son prénom à son parrain Camille Borghèse, pape sous le nom de Paul V.
En 1612, il reçoit la tonsure. L'année suivante, il entre au chapitre cathédral[2]. N'étant que le cadet de la famille, sa voie est toute tracée : il fera une carrière ecclésiastique. En 1616 il devient abbé de Saint-Wandrille en Seine-Maritime. En 1617, il revient à Lyon et est nommé abbé d'Ainay puis abbé de l'Île Barbe en 1618. [3]
Il restaure son abbaye gravement endommagée par les guerres de religion, et y accueille les princes du moment, dont le roi Louis XIII. En juin 1630, il achète le château d'Ombreval, à Vimy, au nord de Lyon, et en fait une résidence somptueuse. En 1641, il est nommé abbé commendataire de Mozac en Basse-Auvergne. Il le restera jusqu'en 1655.
Le 6 mai 1646[4], il est nommé par le roi Lieutenant général auprès de son frère Nicolas, gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais. Cette commission l'autorise à exercer la charge de gouverneur lors des absences de son aîné, souvent accaparé par ses fonctions de maréchal de France, à la cour du roi.[5]
Alors que la Fronde menace, Camille affirme sa fidélité au Roi Louis XIV, et maintient sous l'autorité royale la seconde ville du royaume.
En reconnaissance, la Reine lui propose le siège d'archevêque de Lyon, qui ferait de lui un comte de la ville, et le primat des Gaules. Peu intéressé par la vie ecclésiastique, il refuse d'abord, puis cède, et est sacré le 29 juin 1654. Immédiatement, il entreprend de réformer son diocèse, laissé à l'abandon par son prédécesseur[6]. Il applique des méthodes d'inspiration borroméenne. Il visite méthodiquement, du Jura au Dauphiné et au Forez, les 760 paroisses de cet immense diocèse, soutient les congrégations religieuses, crée des séminaires, aide au développement des couvents (féminins notamment), et restaure la discipline dans le clergé régulier et séculier.
Par son autorité, Camille de Neufville de Villeroy fait même figure d'exception dans l'exercice de sa charge de gouverneur. Au moment où les intendants prennent le pas sur les autres gouverneurs dans le royaume, Saint-Simon souligne qu'il ne fléchit pas : « tout tremblait sous lui, les villes, les troupes, jusqu'à l'intendant. »[7]
Toutefois il privilégie toujours la négociation sur la contrainte. Ainsi, il ne montre aucun zèle pour éradiquer le jansénisme, alors fermement combattu par les autorités royales et pontificales. De même il juge inutile de lutter contre la religion prétendument réformée, peu répandue en région lyonnaise, mais importante dans le commerce de la ville. En sorte que, lors de la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685, « l'abjuration se fit sans grandes peines ni formalités »[8]. Quant aux récalcitrants, ils purent partir avec leurs biens.
Contesté dans sa prééminence de primat des Gaules par plusieurs archevêques, dont celui de Paris, François Harlay de Champvallon, Neufville tient bon, et prend fermement le parti de Rome dans la lutte qui oppose Louis XIV et l'Église gallicane au Pape dans les années 1680 (l'affaire de la régale). Ce fut sa seule opposition à ce souverain qu'il a par ailleurs toujours loyalement soutenu.
En ce qui concerne sa charge de gouverneur, elle octroie des privilèges à Camille de Neufville de Villeroy et lui permet de vivre dans l'opulence. Par exemple, à l'occasion de la Saint Hubert patron des chasseurs, il fête en grande pompe ce 3 novembre en organisant une superbe chasse dans sa belle demeure de Vimy à Neuville. Les plats raffinés se succèdent à sa table : langues fumées, truffes noires, gibier... Son train de vie est fastueux, avec feux d'artifice réguliers, et Camille n'hésite pas à réclamer des sommes supplémentaires au roi quand il le juge nécessaire.[9]
Camille de Neufville de Villeroy meurt le 13 juin 1693, à Lyon, à l'âge de 87 ans, après avoir calmé une dernière fois son peuple révolté par la misère. Sa seigneurie passant alors à la maréchale de Luxembourg, puis au marquis de Boufflers, à la duchesse de Lauzun enfin. Contrairement à sa volonté expresse, la ville lui fit des funérailles solennelles.
Collectionneur de livres, il possédait une bibliothèque riche de plus de 5 000 volumes pour laquelle il avait fait construire une galerie sur voûtes. Son successeur décida de poursuivre l'aménagement de ce site en bord de Saône, le dotant d'une terrasse.[10]
La paroisse de Vimy, dotée par lui, sur ses deniers, d'une église imposante, fut rebaptisée en son honneur Neuville-l'Archevêque. Pendant la Révolution, elle devint momentanément Marat-sur-Saône, puis Neuville-sur-Saône, nom conservé jusqu'à aujourd'hui.
Armoiries
Notes et références
Article connexe
Sources et bibliographie
- Erreur Lua dans package.lua à la ligne 80 : module 'Module:Wikidata' not found.
- Poullin de Lumina, Abrégé chronologique de l'Histoire de Lyon, édité par Aimé Delaporte pour Modèle:Mgr de Villeroy, gouverneur, 1767.
- A. Kleinclausz, Histoire de Lyon, tome II, Masson, 1948.
- M.-L. Latreille, L'œuvre pastorale de Modèle:Mgr Camille de Neufville de Villeroy, mémoire à la Faculté des Lettres de Lyon, 1950.
- ↑ Patrice Béghain - Bruno Benoit - Gérard Corneloup - Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Editions Stéphane Bachès, 2009, 1504 p, (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 905)
- ↑ Bernard Berthod - Jacqueline Boucher - Bruno Galland - Régis Ladous - André Pelletier, Archevêques de Lyon, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2012, 192 p, (ISBN 978-284147-228-4), p. 106
- ↑ Patrice Béghain - Bruno Benoit - Gérard Corneloup - Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Editions Stéphane Bachès, 2009, 1504 p, (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 905)
- ↑ Bernard Berthod - Jacqueline Boucher - Bruno Galland - Régis Ladous - André Pelletier, Archevêques de Lyon, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 2012, 192 p, (ISBN 978-284147-228-4), p. 107
- ↑ Patrice Béghain - Bruno Benoit - Gérard Corneloup - Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Editions Stéphane Bachès, 2009, 1504 p, (ISBN 978-2-915266-65-8), p. 905)
- ↑ Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du Premier ministre de Louis XIII, et cardinal comme lui
- ↑ André Pelletier - Jacques Rossiaud - Françoise Bayard - Pierre Cayez, Histoire de Lyon des origines à nos jours, Editions Lyonnaises d'Art de d'Histoire, 2007, 956 p, (ISBN 978-284147-190-4), p.449
- ↑ Lambert d'Herbigny, Mémoire sur le Gouvernement du Lyonnais, in Revue Historique de Lyon, 1902
- ↑ André Pelletier - Jacques Rossiaud - Françoise Bayard - Pierre Cayez, Histoire de Lyon des origines à nos jours, Editions Lyonnaises d'Art de d'Histoire, 2007, 956 p, (ISBN 978-284147-190-4), p.454
- ↑ André Pelletier - Jacques Rossiaud - Françoise Bayard - Pierre Cayez, Histoire de Lyon des origines à nos jours, Editions Lyonnaises d'Art de d'Histoire, 2007, 956 p, (ISBN 978-284147-190-4), p.369
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