Pierre d'Orgemont
Pierre (1er) d’Orgemont est né à Lagny-sur-Marne vers 1315 et mort à Paris en 1389. Il semble être le fils de Jean d’Orgemont, bourgeois de Lagny qui possédait des immeubles à Paris, rue Saint-Antoine. A moins qu'il soit le fils du Pierre d’Orgemont qui figure dans les testaments de Louis X[1] et de Philippe le Long[2].
Sommaire
Biographie
Pierre d’Orgemont fait des études de juriste et commence sa carrière en 1340 comme simple avocat au Parlement de Paris où il est nommé maitre clerc en mai 1347, puis premier président en 1355.
Durant la captivité en Angleterre du roi Jean le Bon, fait prisonnier à la bataille de Poitiers (1356), il sait faire preuve malgré les périls d’une loyauté sans faille envers la couronne, notamment pendant la révolte des Etats Généraux de 1357 conduite par Étienne Marcel, ce qui lui vaudra la reconnaissance du dauphin, le futur Charles V[3].
Le 20 novembre 1373, il est le premier et le dernier chancelier de France à être élu par un collège d’électeurs réuni par Charles V :
- « L'an mil trois cens soixante et treze, le dimanche XXe de novembre, le roy nostre sire tint son grant et general Conseil au Louvre, de Prelats, de princes de son lignage, barons et autres nobles, des seigneurs de Parlement, des requestres de son Hostel, des Comptes, et autres conseillers jusque au nombre de six vingt et dix personnes ou environ, pour eslire chancelier de France. »
Cette procédure (trop ?) démocratique ne sera jamais renouvelée par les successeurs de Charles V.
Au Noël 1373, Pierre d'Orgemont est fait chevalier. Il reste chancelier de France jusqu'à sa démission en 1380, suite à la mort du roi dont il est l’exécuteur testamentaire. A cette date il devient maître des requêtes au parlement de Paris.
En 1384 il est nommé chancelier du Dauphiné par Charles VI[4]. Il contribue à la rédaction des Grandes Chroniques de France pour la période 1350-1380.
Le 26 mai 1386 il achète la seigneurie de Chantilly aux derniers Bouteillier de Senlis. Il entreprend aussitôt d’y faire construire un imposant château entouré de douves en eau qui sera achevé par son fils Amaury, après sa mort qui survient le 23 juin 1389 en l’hôtel des Tournelles à Paris.
Pierre d'Orgemont est inhumé dans la chapelle de la Nativité du prieuré de Sainte Catherine du Val des écoliers, démoli en 1783. Ce prieuré, qui jouxtait les jardins de l'hôtel de Tournelles, était situé à l'emplacement de l'actuelle place du Marché-Sainte-Catherine. Sur sa pierre tombale on pouvait lire[5] :
- « [Cy gyst] Monsieur Messire Pierre d'Orgemont, chevalier, chancelier de France et du Dauphiné, qui trépassa l'an MCCCLXXXIX, le Modèle:XXe jour de juing; Et madame Marguerite de Voisines, Jadis femme dudict monsieur Pierre d'Orgemont, qui trépassa l'an MCCCLXXX, le Modèle:XXIIIe jour de Mars. »
Titres et propriétés
- Chancelier de France
- Chancelier du Dauphiné.
- Président et maître des requêtes au Parlement de Paris
- Chevalier
- Capitaine de Vincennes
- Seigneur de Méry-sur-Oise, Moussy-le-Neuf, Chantilly, Montjay et autre lieux.
Descendance et succession
Marié à Marguerite de Voisines, Pierre d’Orgemont eut dix enfants, dont quatre fils :
- Pierre II, (<1343-1409) doyen de Saint Martin de Tours, évêque de Paris, évêque de Thérouanne, conseiller au Parlement de Paris, président de la Chambre des Comptes, seigneur Noisy-le-Sec (Clacy-Montjay), Aulnay-sous-Bois (Nonneville) et Montauban.
- Amaury (ou Amauri), (vers 1350-11/7/1400), doyen de Saint-Martin de Tours, seigneur de Chantilly, chancelier du duc d’Orléans, maître des comptes et des requêtes de l’hôtel du roi Charles VI, chambellan du duc de Bourgogne, membre du Grand Conseil en 1395. Il fut chargé de plusieurs missions diplomatiques en Gueldre et en Italie[6].
- Nicolas, dit « le Boiteux » ( ?-1416), chanoine à Notre-Dame de Paris, conseiller clerc au Parlement, membre de la Chambre des Comptes. Suite à sa participation au complot cherchant à ramener Jean-sans-Peur à Paris en 1414, il fut condamné en 1416 à la confiscation de ses biens et mourut dans les prisons de l’évêque d’Orléans peu de temps après.
- « Et le XXIIIIe jour dudit moys d'avril 1416, fut (mené) en ung tumberel à boue, le doyen de Tours, chanoyne de Paris, frère de l'évêque de Paris de devant cellui qui pour lors estoit nommé Nicole d'Orgemont, filx de feu Pierre d'Orgemont. En ce point, vestu d'un gran mantel viollet, et chaperon de même, fut mené es halles de Paris.[ ]Et à ces deux on coppa les testes, voyant ledit d'Orgemont, lequel n'avoit qu'un pié, et après la justice fut ramené (sans oster dudit tomberel) en prison ou chastel de Sainct-Antoine, et environ qautre jours après, fut presché au parvis Nostre-Dame et condampné en chartre perpétuelle au pain et à l'eaue. »[7].
- Guillaume, ( ?-1421) seigneur de Méry, panetier de Philipe le Hardi et proche de Louis d’Orléans.
Le 13 mars 1387 il organisa sa succession entre ses divers héritiers. L’énumération de ses biens est impressionnante[8]. Pierre d’Orgemont est, avec ses deux fils Pierre et Amaury, à l’origine d’une des plus importantes fortune du XIVe siècle français[2].
C’est son arrière-petit-fils, Pierre III d'Orgemont qui, faute d’héritier direct, lèguera en 1484 le Château de Chantilly à son neveu, Guillaume de Montmorency, père du connétable Anne de Montmorency.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Léon Mirot, Les d’Orgemont, leur origine, leur fortune, le boiteux d’Orgemont, Champion, Paris, 1913
- Modèle:ValBor
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Militaire/Guerre de Cent Ans
- ↑ « ...le roi Louis Hutin, par son testament de l'an 1316, ordonna que tout ce qui lui auroit été pris contre droit & raison lui soit rendu. » Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume., T6, p. 337
- ↑ 2,0 et 2,1 Erreur de référence : Balise
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incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesjds-186
. - ↑ Société des études historiques, année 1913,p. 572
- ↑ Histoire générale du Dauphiné, Nicolas Chorier, 1878, T1, p. 651
- ↑ Émile Raunié, Épitaphier du vieux Paris, Imprimerie nationale, Paris Modèle:Pp. Lien Gallica
- ↑ Léon Mirot, La politique française en Italie sous le règne de Charles VI, in Revue des études historiques, janvier-février 1933, Auguste Picard, p. 507
- ↑ Journal d'un bourgeois de Paris - paragraphe 141
- ↑ Bulletin de la Société de l'histoire de Paris pour l'année 1887, Modèle:Pp..