Lagny-sur-Marne
Lagny-sur-Marne s'étend entre la vallée de la Marne et le début du plateau de la Brie. La Marne (rivière) constitue la limite nord de la commune. Elle est située à28 km à l'est de Paris. Son altitude est d'environ 44 mêtres.
Lagny-sur-Marne est chef-lieu du canton de Lagny-sur-Marne et est la ville la plus importante. Elle fait de la communauté d'agglomération de Marne et Gondoire.
Les habitants sont appelés les Latignaciens.
Sommaire
Histoire
Origines
Au IVème siècle, Latinius, un propriétaire romain, aurait donné son nom à la future agglomération Latiniacum, domaine de Latinius. Recevant d'Erchinoald une partie du territoire, Fursy de Péronne, moine irlandais, bâtit en bord de Marne, sur la Villa Latiniacum de Clovis II et Bathilde, au 7ème siècle, un monastère, l'abbaye Saint-Pierre, à partir de laquelle se forment la bourgade puis la ville actuelle de Lagny-sur-Marne.
Ravagée par les Vikings au 9ème siècle, l'Abbaye Saint-Pierre est au 10ème siècle un amas de ruines. Elle est relevée de 990 à 1018 par le comte de Meaux Herbert II le Jeune et son fils Etienne de Troyes. En 1019, le nouveau monastère est consacré en présence du roi Robert II de France et érigé Seigneurie de Latiniacum (Laigni, en local).
Vers 1022, la Seigneurie monastique de Lagny tombe dans l'escarcelle d'Eudes II de Blois dit Le Champenois et passe par la suite à ses descendants Thibaut III de Blois, Thibaut IV de Blois dit Le Grand, Henri Ier de Champagne dit Le Libéral, Thibaut IV de Champagne dit Le Chansonnier, tous comtes de Champagne, pour ne parler que des principaux. L'abbaye, désormais sous obédience champenoise sur à peu près trois siècles, crée et anime dès le 11ème siècle la Foire des Saints Innocents, l'une des quatre plus célèbres Foires de Champagne des XII et XIIIème siècles avec celles de Provins, Troyes et Bar-sur-Aube, restylise au XIIIème siècle son abbatiale, développe la cité, l'entoure de remparts, l'embellit par le commerce et, après son retour définitif au Domaine royal français, en 1361, bénéficie d'un nouveau remodelage architectural au XVIIIème siècle, sous la Commende, puis disparaît définitivement avec ses moines à la Révolution, ses bâtiments devenant l'Hôtel de Ville.
En 1142, Yves, légat du Saint Siège, y tint un concile. Des épidémies du « mal des Ardents » sont répertoriées au XIIème siècle : Ce mal, l'ergotisme, provenait de l'ergot du seigle, un champignon qui provoquait la mort et avait décimé toute la population, comme devait le faire plus tard la peste noire.
Philippe Auguste interdit aux comtes de Champagne d'entourer de murs la ville de Lagny, qui, en 1351, fut réunie au domaine royal. En 1415, Jean de Bourgogne y logea en attendant que Charles VI lui accordât une entrevue qui lui fut refusée. Il s'en vengea en pillant Lagny. En 1429, les notables donnèrent la ville à Charles VII. En 1544 les habitants se révoltèrent; le maréchal de Lorges prit la ville d'assaut et y laissa commettre toutes sortes d'excès[1].
Dans la ville, frappée par deux incendies à l'époque médiévale, il subsiste de nos jours trois structures issues de l'abbaye : l'entrée fortifiée de celle-ci sur la place de la Fontaine, l'église Saint-Pierre et Notre-Dame-Des-Ardents, chœur de l'abbatiale inachevée surgie à l'époque exceptionnelle du XIIIème siècle et l'Hôtel de ville, restauration de l'abbatiale du XVIIIème siècle concomitante à celle de la Résidence des Abbés à La Grange-au-Bois. Cette appellation moderne de Notre-Dame-des-Ardents lui a été décernée officiellement en 1950 pour célébrer la prière à la Vierge Marie (« Notre-Dame des Aydans ») de la population médiévale latignacienne qui fit cesser deux épidémies du « mal des Ardents » au XIIème siècle.
Incidemment, en ce XIIème siècle, un grand tournoi de chevalerie se déroula dans la Plaine de la Marne, à l'ouest des remparts, auquel Guillaume Le Maréchal participa, ainsi qu'Henri le Jeune, le fils héritier du roi d'Angleterre de l'époque, Henry II d'Angleterre. Ce siècle, par ailleurs, voit le long règne sur la Brie et la Champagne du comte Thibaut-le-Grand (Thibaut IV de Blois ou II de Champagne) qui, en 1152, choisit l'abbatiale de Lagny pour lieu de sa sépulture, comme l'avait fait Herbert le Jeune, le comte restaurateur de l'abbaye ruinée par les Vikings. Le XIIIe siècle, qui suit, verra l'apogée de l'action de l'abbaye Saint-Pierre à « Laigni », ville royale, dans laquelle séjournera par choix Jeanne d'Arc (1412-1431), quelques siècles plus tard, quelques jours avant sa capture à Compiègne.
Époque moderne
Désaffectés sous la Révolution française, certains bâtiments de l'abbaye sont vendus en 1796. Le 19ème siècle verra la transformation des bâtiments restants en hôpital militaire. L'inscription « Hôpital Militaire » subsiste encore sur le fronton de la porte principale. Depuis 1842, l'ancienne abbaye abrite la Mairie de Lagny-sur-Marne.
L'entrée fortifiée de l'ancienne abbaye donne aujourd'hui sur la place de la Fontaine. On peut encore y lire une inscription qui date de la Révolution, réalisée en 1793 à l'occasion de la fête de « l'Unité et de l'Indivisibilité de la République » : « Unité Indivisible de la République Liberté Égalité Fraternité ou la Mort ».
L'hôtel de ville est installé dans les bâtiments de l'abbaye. Dès l'entrée on arrive dans les galeries du cloître qui entourent le jardin intérieur. Le grand escalier mène au premier étage, vers les salons d'honneur. Les murs de la galerie du premier étage accueillent de nombreuses toiles des peintres de Lagny-sur-Marne et de sa région, dont Alphonse Lint, mort en 1900, rattaché à l'École de Barbizon et aux impressionnistes. Certains tableaux furent achetés par le baron de Rothschild et offerts à la ville de Lagny-sur-Marne.
L'abbaye est reliée à l'abbatiale par une porte qu'utilisaient autrefois les moines pour se rendre aux offices. Cette porte est ouverte au public uniquement lors des journées du patrimoine. Un des tableaux de l'abbatiale, certainement la Descente du Saint-Esprit, fut offert par Louis XIV de France, de passage à Lagny-sur-Marne.
Le date 23 décembre 1933, une catastrophe ferroviaire s'est produite entre Lagny et Pomponne faisant plus de deux-cents tués.
Voies de communication et transports
Voies ferroviaires
La commune est desservie par la gare de Lagny - Thorigny située sur la commune de Thorigny-sur-Marne. Elle est desservie par les trains de la ligne Paris-Meaux via Chelles du réseau transilien Paris-Est.
Voies routières
La commune est desservie à l'ouest par la francilienne A104 et à l'est par la D934 ex RN34 et la RD231.
Créée en 1970, afin de délester le centre ville d’une circulation automobile de plus en plus dense, une voie rapide à 2x2 voies, connue sous le nom de "Déviation de Lagny", relie à travers les quartiers sud de la ville, la francilienne à l'ouest aux D934 et D231 à l'est.
Transports en commun
La commune est surtout desservie par les bus du Réseau de bus PEP'S.
Jumelages
- 1970 : Alnwick (Grande-Bretagne)
- 1969 : Haslach im Kinzigtal (Allemagne)
- 1969 : Sainte-Agathe-des-Monts Canada (Canada)
- 2001 : Mira (Portugal)
Festivités et évènements
- "Concours International de Piano", février
- "Carnaval", avril
- "Troc et Puces", avril
- "Fêtes des voisins", mai
- "Fête de la Marne", juin
- "l'Oasis", juillet et août
- "Journée Européennes du Patrimoine", septembre
- "Foire aux jouets", septembre
- "Semaine bleue", octobre
- "Fééries de Noël", décembre
Marché
Le marché a lieu les mercredi, vendredi et dimanche dans le centre ville.
Références
- ↑ Dictionnaire historique des environs de Paris du docteur Ermete Pierotti