Camille de Neufville de Villeroy : Différence entre versions
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À l'âge de cinq ans il est nommé [[Régime de la commende|Abbé commendataire]] de l'abbaye d'[[Ainay]], à Lyon, où sa famille résidait. Il étudie à Lyon chez les [[Jésuites]], puis à Rome, d'où il revient docteur en théologie. En 1618, il est fait abbé commendataire de l'[[Abbaye de l'Île Barbe|Île Barbe]]. | À l'âge de cinq ans il est nommé [[Régime de la commende|Abbé commendataire]] de l'abbaye d'[[Ainay]], à Lyon, où sa famille résidait. Il étudie à Lyon chez les [[Jésuites]], puis à Rome, d'où il revient docteur en théologie. En 1618, il est fait abbé commendataire de l'[[Abbaye de l'Île Barbe|Île Barbe]]. | ||
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En 1645, il est nommé Lieutenant du Roi auprès de son frère aîné [[Nicolas de Neufville de Villeroy|Nicolas]], gouverneur de Lyonnais, Forez et Beaujolais. Alors que [[la Fronde]] menace, Camille affirme sa fidélité au Roi [[Louis XIV de France|Louis XIV]], et maintient sous l'autorité royale la seconde ville du royaume. | En 1645, il est nommé Lieutenant du Roi auprès de son frère aîné [[Nicolas de Neufville de Villeroy|Nicolas]], gouverneur de Lyonnais, Forez et Beaujolais. Alors que [[la Fronde]] menace, Camille affirme sa fidélité au Roi [[Louis XIV de France|Louis XIV]], et maintient sous l'autorité royale la seconde ville du royaume. | ||
− | En reconnaissance, la Reine lui propose le siège d'archevêque de Lyon, qui ferait de lui un comte de la ville, et le primat des Gaules. Peu intéressé par la vie ecclésiastique, il refuse d'abord, puis cède, et est sacré le 29 juin 1654. Immédiatement, il entreprend de réformer son [[diocèse]], laissé à l'abandon par son prédécesseur<ref>[[Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu]], frère aîné du Premier ministre de Louis XIII, et cardinal comme lui</ref>. Il applique des méthodes d'inspiration [[Charles Borromée|borroméenne]]. Il visite méthodiquement, du [[Massif du Jura|Jura]] au [[Dauphiné]] et au [[Forez]], les 760 paroisses de cet immense diocèse, soutient les [[Liste des congrégations catholiques|congrégation]]s religieuses, crée des [[séminaire (catholique)|séminaire]]s, aide au développement des [[couvent]]s (féminins notamment), et restaure la discipline dans le [[clergé régulier]] et [[clergé|séculier]]. | + | En reconnaissance, la Reine lui propose le siège d'archevêque de Lyon, qui ferait de lui un comte de la ville, et le primat des Gaules. Peu intéressé par la vie ecclésiastique, il refuse d'abord, puis cède, et est sacré le 29 juin 1654. Immédiatement, il entreprend de réformer son [[diocèse]], laissé à l'abandon par son prédécesseur<ref>[[Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu]], frère aîné du Premier ministre de Louis XIII, et cardinal comme lui</ref>. Il applique des méthodes d'inspiration [[Charles Borromée|borroméenne]]. Il visite méthodiquement, du [[Massif du Jura|Jura]] au [[Dauphiné]] et au [[Forez]], les 760 paroisses de cet immense diocèse, soutient les [[Liste des congrégations catholiques|congrégation]]s religieuses, crée des [[séminaire (catholique)|séminaire]]s, aide au développement des [[couvent]]s (féminins notamment), et restaure la discipline dans le [[clergé régulier]] et [[clergé|séculier]]. |
Il privilégie toujours la négociation sur la contrainte. Ainsi, il ne montre aucun zèle pour éradiquer le [[jansénisme]], alors fermement combattu par les autorités royales et pontificales. De même il juge inutile de lutter contre la ''religion prétendument réformée'', peu répandue en région lyonnaise, mais importante dans le commerce de la ville. En sorte que, lors de la [[édit de Fontainebleau|révocation de l’Édit de Nantes]], en 1685, « l'abjuration se fit sans grandes peines ni formalités »<ref>Lambert d'Herbigny, ''Mémoire sur le Gouvernement du Lyonnais'', in ''Revue Historique de Lyon'', 1902</ref>. Quant aux récalcitrants, ils purent partir avec leurs biens. | Il privilégie toujours la négociation sur la contrainte. Ainsi, il ne montre aucun zèle pour éradiquer le [[jansénisme]], alors fermement combattu par les autorités royales et pontificales. De même il juge inutile de lutter contre la ''religion prétendument réformée'', peu répandue en région lyonnaise, mais importante dans le commerce de la ville. En sorte que, lors de la [[édit de Fontainebleau|révocation de l’Édit de Nantes]], en 1685, « l'abjuration se fit sans grandes peines ni formalités »<ref>Lambert d'Herbigny, ''Mémoire sur le Gouvernement du Lyonnais'', in ''Revue Historique de Lyon'', 1902</ref>. Quant aux récalcitrants, ils purent partir avec leurs biens. | ||
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Version du 21 février 2015 à 21:37
Camille de Neufville de Villeroy (Rome, - Lyon, ) est un homme d'Église français. Il est archevêque et comte de Lyon, primat des Gaules, de 1653 à 1693.
Sommaire
Biographie
Second des cinq fils de [[Charles de Neufville|Charles Modèle:Ier de Neufville de Villeroy]], marquis d'Halincourt, et petit-fils de Nicolas IV de Neufville de Villeroy, ancien ministre des rois de France, il doit son prénom à son parrain Camille Borghèse, pape sous le nom de Paul V.
À l'âge de cinq ans il est nommé Abbé commendataire de l'abbaye d'Ainay, à Lyon, où sa famille résidait. Il étudie à Lyon chez les Jésuites, puis à Rome, d'où il revient docteur en théologie. En 1618, il est fait abbé commendataire de l'Île Barbe.
Il restaure son abbaye gravement endommagée par les guerres de religion, et y accueille les princes du moment, dont le roi Louis XIII. En juin 1630, il achète le château d'Ombreval, à Vimy, au nord de Lyon, et en fait une résidence somptueuse. En 1641, il est nommé abbé commendataire de Mozac en Basse-Auvergne. Il le restera jusqu'en 1655.
En 1645, il est nommé Lieutenant du Roi auprès de son frère aîné Nicolas, gouverneur de Lyonnais, Forez et Beaujolais. Alors que la Fronde menace, Camille affirme sa fidélité au Roi Louis XIV, et maintient sous l'autorité royale la seconde ville du royaume.
En reconnaissance, la Reine lui propose le siège d'archevêque de Lyon, qui ferait de lui un comte de la ville, et le primat des Gaules. Peu intéressé par la vie ecclésiastique, il refuse d'abord, puis cède, et est sacré le 29 juin 1654. Immédiatement, il entreprend de réformer son diocèse, laissé à l'abandon par son prédécesseur[1]. Il applique des méthodes d'inspiration borroméenne. Il visite méthodiquement, du Jura au Dauphiné et au Forez, les 760 paroisses de cet immense diocèse, soutient les congrégations religieuses, crée des séminaires, aide au développement des couvents (féminins notamment), et restaure la discipline dans le clergé régulier et séculier.
Il privilégie toujours la négociation sur la contrainte. Ainsi, il ne montre aucun zèle pour éradiquer le jansénisme, alors fermement combattu par les autorités royales et pontificales. De même il juge inutile de lutter contre la religion prétendument réformée, peu répandue en région lyonnaise, mais importante dans le commerce de la ville. En sorte que, lors de la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685, « l'abjuration se fit sans grandes peines ni formalités »[2]. Quant aux récalcitrants, ils purent partir avec leurs biens.
Contesté dans sa prééminence de primat des Gaules par plusieurs archevêques, dont celui de Paris[3], Camille tient bon, et prend fermement le parti de Rome dans la lutte qui oppose Louis XIV et l'Église gallicane au Pape dans les années 1680 (l'affaire de la régale). Ce fut sa seule opposition à ce souverain qu'il a par ailleurs toujours loyalement soutenu.
Il meurt le 13 juin 1693, à Lyon, à l'âge de 87 ans, après avoir calmé une dernière fois son peuple révolté par la misère. Sa seigneurie passant alors à la maréchale de Luxembourg, puis au marquis de Boufflers, à la duchesse de Lauzun enfin. Contrairement à sa volonté expresse, la ville lui fit des funérailles solennelles.
Collectionneur de livres, il possédait une bibliothèque riche de plus de 5 000 volumes.
La paroisse de Vimy, dotée par lui, sur ses deniers, d'une église imposante, fut rebaptisée en son honneur Neuville-l'Archevêque. Pendant la Révolution, elle devint momentanément Marat-sur-Saône, puis Neuville-sur-Saône, nom conservé jusqu'à aujourd'hui.
Armoiries
Notes et références
Article connexe
Sources et bibliographie
- Poullin de Lumina, Abrégé chronologique de l'Histoire de Lyon, édité par Aimé Delaporte pour Modèle:Mgr de Villeroy, gouverneur, 1767.
- A. Kleinclausz, Histoire de Lyon, tome II, Masson, 1948.
- M.-L. Latreille, L'oeuvre pastorale de Modèle:Mgr Camille de Neufville de Villeroy, mémoire à la Faculté des Lettres de Lyon, 1950.
- ↑ Alphonse-Louis du Plessis de Richelieu, frère aîné du Premier ministre de Louis XIII, et cardinal comme lui
- ↑ Lambert d'Herbigny, Mémoire sur le Gouvernement du Lyonnais, in Revue Historique de Lyon, 1902
- ↑ François Harlay de Champvallon
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