Thibaut IV de Blois : Différence entre versions
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== Biographie == | == Biographie == |
Version du 8 février 2018 à 16:26
Nom de naissance | Thibaut |
---|---|
Naissance | vers 1090-1095 |
Décès | |
Profession |
Comte de Blois, Troyes et Champagne |
Thibaut de Blois ou Thibaut IV le Grand[1], né vers 1090/1095 et mort le 10 janvier 1152, fut comte de Blois, de Chartres et de Châteaudun, comte Comte de Meaux, de Troyes et de Champagne (sous le nom de Thibaud II de 1125 à 1151) et seigneur de Sancerre (1102-1151).
Biographie
Il est le deuxième fils d'Étienne II de Blois (Étienne-Henri) († 1102), comte de Blois, Chartres, Châteaudun, Meaux, seigneur de Sancerre, et d'Adèle de Blois († 1137), fille de Guillaume le Conquérant. Son frère aîné Guillaume est déshérité probablement pour des problèmes mentaux[2], et n'est que sire de Sully-sur-Loire par son mariage : il est la souche des barons de Sully-sur-Loire, branche aînée et spoliée des Blois-Champagne. Leur frère cadet Étienne de Blois deviendra roi d'Angleterre. Thibaud hérite en 1102 des domaines de son père, mort à la Bataille de Ramla (1102), en Terre sainte. En 1125, son oncle Hugues Ier de Champagne se fait templier et lui lègue le comté de Troyes ainsi que le titre de comte de Champagne qu'il s'était attribué, bien que ne possédant pas la totalité de la province.
Sa mère Adèle contrôle totalement la gestion de la principauté de 1101 à 1107, quand il est adoubé chevalier[2]. Ils gèrent alors le comté ensemble jusqu'en 1120, quand elle se retire à l'abbaye de Marcigny[2]. En 1107, Thibaut se joint à une révolte contre Louis VI de France dit Louis le Gros, le fils du Roi de France Philippe Ier de France[2]. En 1111, Louis le Gros est devenu Louis VI de France ; les relations de Thibaut avec les Capétiens se détériorent encore et mènent à un conflit armé latent. En 1113, Thibaut forme une coalition avec son oncle Henri Ier d'Angleterre, roi d'Angleterre et duc de Normandie, et ensemble ils battent une armée composée de Capétiens et d'Angevins[2].
En 1108, son oncle lui confie quelques-unes des terres et châteaux confisqués aux Bellême (notamment Alençon et Sées[3] dans l'Orne). Plus tard, il les échange avec son frère contre les terres dont celui-ci a hérité dans le comté de Blois[3]
Durant les années 1116 - 1119, son frère puînéÉtienne de Blois lui vient en aide, notamment en commandant l'ost bléso-normand à Brie-Comte-Robert, de crainte que Louis VI de France dit le Gros ne s'en empare pendant une absence de Thibaut[4].
Étienne vient aussi à son secours début novembre 1118, quand Thibaut est capturé au combat par la garnison du château de L'Aigle[5]. Au même moment, les citoyens de la ville d'Alençon, ville frontière, exaspérés par la brutalité du traitement que leur réserve Étienne et sa garnison, se rebellent et en appellent à l'aide du Comte Foulque V d'Anjou[6]. Celui-ci s'empare de la ville et assiège la forteresse. Thibaut et son frère Étienne, qui d'après le moine chroniqueur Orderic Vital sont « avides de gloire », devancent l'ost d'Henri Ier d'Angleterre et partent libérer la ville avec leurs propres hommes[7]. Ils sont battus dans un engagement qui a lieu en dehors de la ville, et Henri Ier est obligé de se retirer[7].
À la mort sans descendance mâle légitime de son oncle Henri Ier d'Angleterre, en 1135, les barons du duché de Normandie lui proposent de devenir leur suzerain[8]. Fin décembre 1135, à Lisieux, alors qu'il discute du sujet avec [Robert, comte de Gloucester et fils illégitime d'Henri Ier, la nouvelle lui parvient que son frère cadet Étienne de Blois vient de se faire couronner roi d'Angleterre[8]. En 1137, alors qu'il est en visite en Normandie, Étienne, devenu Étienne d'Angleterre, lui accorde une pension de deux mille livres sterling par an en compensation de la revendication au trône d'Angleterre qu'il pouvait avoir[6].
Par son ascendant et son habileté, il étend le petit comté de Troyes à toute la Champagne, imposant sa suzeraineté à cinq vassaux de l'archevêque de Reims, à autant de l'évêque de Langres et à plusieurs vassaux du duc de Bourgogne (notamment Joigny). Aussi fait-il de Troyes la capitale de ses États et devient-il un des principaux vassaux de la couronne. Par ailleurs, compte tenu de la relation intime entre les routes et les guerres, et tenant à la fois Blois et Sancerre, il a dans sa main les deux extrémités de l'arc formé par la Loire - obstacle s'il en est à une époque où les ponts qui l'enjambent sont encore rares ; sa puissance en est accrue d'autant[9].
À sa mort, en janvier 1152[10],[11], il choisit de se faire inhumer à la frontière nord-ouest de ses possessions champenoises, en Brie, à l'Abbaye Saint-Pierre de Lagny-sur-Marne, face au domaine royal, sur la route des Foires de Champagne[12].
Union et descendance
- Le Pr Michel Bur a démontré qu'encore jeune homme le futur comte a probablement eu un fils, Hugues de Montfélix (près d'Epernay) et de Vanault-le-Châtel (près de Possesse, entre Châlons et Bar-le-Duc), bâtard né en 1108 d'une châtelaine de Possesse[13],[14] fondateur de la deuxième Maison des seigneurs de Pierrepont (Aisne), devenue ensuite la troisième ou quatrième Maison des comtes de Roucy.
- Hugues, autre fils naturel, moine à Tiron (Perche), abbé de St Benet's Holme et Chertsey's Abbey (Angleterre) puis abbé de Saint-Pierre de Lagny-sur-Marne lieu d'inhumation de Thibaut IV de Blois-Champagne son père.
De Mathilde de Carinthie, épousée en 1123, il a au moins 10 enfants :
- Henri Ier de Champagne (1126 † 1181), comte de Champagne et de Brie.
- Marie de Blois (1128-1190) (1128 † v. 1190), épouse d'Eudes II de Bourgogne, duc de Bourgogne.
- Thibaud V de Blois (v. 1130 † 1191), comte de Blois et de Chartres et connétable de France.
- Isabelle de Blois, épouse de Roger III d'Apulie, puis de Guillaume Perche-Gouët de Montmirail.
- Étienne de Sancerre (1191), comte de Sancerre.
- Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, cardinal et légat pontifical.
- Mathilde († v. 1184), mariée avant 1160 à Rotrou IV du Perche († 1191), comte du Perche.
- Agnès de Blois († 1207), épouse de Renaud II de Bar, comte de Bar.
- Adèle de Champagne (Alix) (v. 1140 - 1206), épouse de Louis VII, roi de France, et mère de Philippe II de France.
- Marguerite, religieuse à Abbaye de Fontevraud.
Références
- ↑ Sa généalogie sur le site FMG
- ↑ 2,0, 2,1, 2,2, 2,3 et 2,4 Lois L. Huneycutt, « Adela, countess of Blois (c.1067–1137) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- ↑ 3,0 et 3,1 Robert Helmerichs, « "Ad tutandos patriae fines" : The Defense of Normandy, 1135 », The Normans and their adversaries at war. Publié par Boydell & Brewer, 2001, page 142
- ↑ Elisabeth M. C. Van Houts, The Normans in Europe, publié par Manchester University Press, 2000, page 201
- ↑ Judith A. Green, Henry I: King of England and Duke of Normandy, Cambridge University Press, 2006, page 144
- ↑ 6,0 et 6,1 Edmund King, « Stephen (c.1092–1154) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004; online edn, Oct 2006.
- ↑ 7,0 et 7,1 Richard Barton, « Writing Warfare, Lordship and History: the Gesta Consulum Andegavorum's Account of the Battle of Alençon », Anglo-Norman Studies XXVII: Proceedings of the Battle Conference 2004, édité par John Gillingham, publié par Boydell Press, 2005, pages 32-50
- ↑ 8,0 et 8,1 David Crouch, « Robert, first earl of Gloucester (b. before 1100, d. 1147) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004; online edn, May 2006.
- ↑ Les Voies antiques de l'Orléanais (Civitas Aurelianorum). Jacques Soyer. Dans Mémoires de la Société archéologique et historique de l'Orléanais, t. 37. Orléans, 1936.
- ↑ Josèphe Chartrou-Charbonnel, L'Anjou de 1109 à 1151: Foulque de Jérusalem et Geoffroi Plantegenêt, Les Presses universitaires de France, 1928, page 89
- ↑ Michel Bur, La formation du comté de Champagne (v.950 - v. 1150), Université de Nancy II, 1977, page 281
- ↑ Michel Bur, page 306
- ↑ Michel Bur, Une famille et sa maison, Vanault le Châtel (XIIème et XIVème siècle), p.23 et seq., PUN,
- ↑ « Hugues de Montfélix, bâtard de Champagne, défie le pape Innocent II », sur Institut de Pierrepont