Foires de Champagne : Différence entre versions
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Version du 10 juillet 2011 à 22:37
Les foires de Champagne est le nom donné aux foires se tenant depuis le Modèle:XIIe siècle sur le domaine des comtes de Champagne. Leur succès historique est principalement le fait de la sécurité particulière dont bénéficiaient les marchands, garantie par les comtes de Champagne eux-mêmes. Elles se tenaient dans les villes de Lagny (1 fois par an), Provins (3 fois par an), Troyes (2 fois par an) et Bar-sur-Aube (1 fois par an).
C'est bien l'excellente organisation matérielle (halles, logements, entrepôts), une forte dotation de privilèges et la bonne justice des comtes de Champagne qui expliquent le premier développement des foires qui vont donner naissance, à la fin du Modèle:XIIe siècle, au cycle des six grandes foires citées ci-dessus, que complètent quelques foires de moindre importance.
Le comte de Champagne parvient à faire respecter son sauf-conduit (appelé « conduit » au Moyen-Age) au-delà des frontières de son comté. Unité de poids, le « marc de Troyes » apparaît en 1147 et sera bientôt adopté à Paris. Le « denier provinois » circule assez loin pour servir de référence jusqu'en Italie.
Sommaire
Organisation : le garde des foires
Dès 1147, le « garde des foires » qui veille à l'ordre assure aussi bien le respect des usages commerciaux et développe une véritable juridiction. Au Modèle:XIIIe siècle, les gardes tiennent même le rôle de notaires, donnant la sanction d'autorité comtale aux actes de droit privé relatifs aux transactions et aux créances. Dans la seconde moitié du siècle, ils se dotent eux-mêmes de notaires et de procureurs pour faire face à l'augmentation du volume des affaires, d'autant plus lourde que le même personnel va de foire en foire.
Le conduit royal de 1209
Le « conduit » royal accordé par Philippe Auguste en 1209[1] élargit encore le rayonnement de ces foires de Champagne. Celles-ci forment désormais un ensemble cohérent, qui attire les Italiens aussi bien que les Flamands. Le conduit royal les assure que tout tort qui leur serait causé serait tenu pour lèse-majesté et pris en compte par la justice royale.
Un cycle équilibré
Les foires de Champagne forment, dès la fin du Modèle:XIIe siècle, un cycle équilibré de « foires chaudes » (en été) et « froides » (en hiver) ainsi que des foires principales et secondaires qui procure aux hommes d'affaires une place commerciale presque permanente.
- 2 au 15 janvier : foire de Lagny
- mardi avant la mi-carême au dimanche de la Passion : foire de Bar-sur-Aube
- semaine de la Passion : foire de Sézanne
- mai : foire Saint-Quiriace de Provins
- 24 juin à la mi-juillet : foire « chaude » ou de la Saint-Jean à Troyes
- septembre : foire Saint-Ayoul à Provins
- début d'octobre à la semaine avant Noël : foire « froide » ou de la Saint-Remi à Troyes
Les foires durent fénéralement 3 semaines, parfois davantages en province :
- la première semaine consacrée à la « montre » (exposition des marchandises)
- la deuxième semaine consacrée à la vente
- la troisième semaine consacrée à la « sortie de foire » (festivités)
Un lieu d'information économique
Les foires de Champagne jouent dès les années 1250 le rôle d'une place financière et doivent à ce rôle de survivre comme foires de change jusque dans les années 1340, alors même que les transactions commerciales ont en bonne partie disparu.
Des « nations »
Les foires en général sont l'un des lieux où les hommes du Moyen Âge prennent conscience de leur identité nationale et de leur solidarité devant un milieu local. Dès le XIIIe siècle, les marchands italiens constituent en Champagne des « nations » gouvernées par les consuls qui sont autant des représentants du gouvernement de la ville d'origine (p. ex. les Siennois dès 1246) que ceux des marchands fréquentant la foire. Ces nations mettent en place des structures d'aide aux affaires et même une juridiction d'arbitrage interne, reconnue par le roi. À partir de 1278, l'ensemble des consuls italiens en Champagne élit un capitaine, tenu par le gouvernement local pour un interlocuteur commode. Des organisations semblables peuvent être observées sur les foires en Languedoc.
Déclin des foires de Champagne
Les foires de Champagne rayonnent au Modèle:XIIIe siècle sur tout l'Occident. Elles régressent après 1300 devant la concurrence de Paris, trop proche pour justifier le maintien par les grandes compagnies italiennes de deux établissements permanents, l'un dans une grande ville et l'autre dans quatre villes moyennes. L'apparition de la concurrence maritime pour les trafics entre la Flandre et l'Italie dès 1291 et l’ouverture de nouvelles routes à travers les Alpes ont ajouté aux causes cette désaffectation. D'autant plus faut il ajouter la crise de la fin du Moyen Âge, à la fois économique et démographique.
Une autre explication majeure du déclin des foires de Champagne est la recrudescence des conflits en Europe en général et dans la région en particulier après les années 1280. Ces problèmes de sécurité favorisent les transports maritimes (ainsi galères de commerce vénitiennes) qui, bien que plus lent et moins réguliers, deviennent plus sûrs que les routes terrestres[2].
Notes et références
Annexes
Liens externes
- Une page sur le site associatif provin.org.
- Des informations via le site de l'Office du Tourisme de la ville de Troyes.
- Une autre page d'information via le site de la ville de Lagny-sur-Marne.
- Modèle:Portail Champagne-Ardenne Modèle:Portail commerce Modèle:Portail Moyen Âge Modèle:Méta lien vers portail Modèle:Méta lien vers portail
de:Champagnemesse en:Champagne fairs he:ירידי שמפאן it:Fiere della Champagne ja:シャンパーニュの大市 uk:Шампанські ярмарки
zh:香槟集市- ↑ Recueils de la Société Jean Bodin pour l'histoire comparative des institutions, Éditions de la Librairie encyclopedique, 1953 volume 5, p. 117
- ↑ Munro, John H. (2006) “South German silver, European textiles, and Venetian trade with the Levant and Ottoman Empire, c. 1370 to c. 1720: a non-Mercantilist approach to the balance of payment problem”, in Relazione economiche tra Europea e mondo islamico, seccoli XII – XVII, ed. Simonetta Cavaciocchi, Florence: Le Monnier, pages 905 à 960. lire page 918