Léon Bloy : Différence entre versions
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Bloy se fâche alors avec la plupart de ses anciens amis, et commence à tenir son journal intime. En 1892, il publie ''Le Salut par les Juifs'', écrit en réponse à ''La France juive'' de l'antisémite Édouard Drumont. Il y soutient des théories personnelles telles que : « L'histoire des Juifs barre l'histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau. Ils sont immobiles à jamais, et tout ce qu'on peut faire, c'est de les franchir en bondissant avec plus ou moins de fracas, sans aucun espoir de les démolir. » En commentant cet ouvrage dans ''Le Figaro'' du 20 septembre 1892, Remy de Gourmont écrit que Bloy « nous fait lire cette conclusion : Israël est la croix même sur laquelle Jésus est éternellement cloué ; il est donc le peuple porte-salut, le peuple sacré dans la lumière et sacré dans l'abjection, tel que l'ignominieux et resplendissant gibet du Calvaire. ». Bloy, tout en saluant le rôle particulier des juifs, et reprenant à sa manière le thème du peuple élu, n'hésite pas à écrire en leur faveur des textes comme {{Citation|quelques-unes des plus nobles âmes que j'ai rencontrées étaient des âmes juives. La sainteté est inhérente à ce peuple exceptionnel, unique et impérissable}}. | Bloy se fâche alors avec la plupart de ses anciens amis, et commence à tenir son journal intime. En 1892, il publie ''Le Salut par les Juifs'', écrit en réponse à ''La France juive'' de l'antisémite Édouard Drumont. Il y soutient des théories personnelles telles que : « L'histoire des Juifs barre l'histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau. Ils sont immobiles à jamais, et tout ce qu'on peut faire, c'est de les franchir en bondissant avec plus ou moins de fracas, sans aucun espoir de les démolir. » En commentant cet ouvrage dans ''Le Figaro'' du 20 septembre 1892, Remy de Gourmont écrit que Bloy « nous fait lire cette conclusion : Israël est la croix même sur laquelle Jésus est éternellement cloué ; il est donc le peuple porte-salut, le peuple sacré dans la lumière et sacré dans l'abjection, tel que l'ignominieux et resplendissant gibet du Calvaire. ». Bloy, tout en saluant le rôle particulier des juifs, et reprenant à sa manière le thème du peuple élu, n'hésite pas à écrire en leur faveur des textes comme {{Citation|quelques-unes des plus nobles âmes que j'ai rencontrées étaient des âmes juives. La sainteté est inhérente à ce peuple exceptionnel, unique et impérissable}}. | ||
− | Sa situation matérielle demeure précaire, et il doit déménager en banlieue, à Antony, d'abord | + | Sa situation matérielle demeure précaire, et il doit déménager en banlieue, à [[Antony]], d'abord place du Carrousel, puis 51bis, avenue d'Orléans<ref>Situées sur l'itinéraire de l'ex-[[Route nationale 20 (France)|RN 20]], les différentes sections de l'ancienne avenue d'Orléans traversant Antony du nord au sud ont, ultérieurement à l'époque de Léon Bloy, reçu d'autres toponymes ; la partie centrale, où se trouvait ce 51bis, est aujourd'hui nommée avenue Aristide-Briand.</ref> ; il y réside un peu plus d'un an. L'année suivant son départ, il écrit « ''Antony n'a plus de mystère, après quatorze mois de séjour, et je quitte ce village de brigands, avec des rugissements de bonheur'' »<ref>Ville d'Antony, dépliant des services Archives, Culturel et InfoCom par Alexis Douchin: '' Le Patrimoine, gens de lettres et artistes, septembre 2012</ref>. Il reprend alors sa collaboration avec le ''Gil Blas'' de Jules Guérin, d'abord pour une série de tableaux, anecdotes et récits militaires inspirés par son expérience de la guerre de 1870, puis pour une série de contes cruels. Les premiers formeront ''Sueur de Sang'' (1893) ; les seconds deviendront les ''Histoires désobligeantes'' (1894). |
L'année 1895 est particulièrement douloureuse pour Bloy. Chassé de la rédaction de ''Gil Blas'' à la suite d'une énième polémique et ainsi réduit à la misère, il perd ses deux fils André et Pierre, tandis que sa femme tombe malade. Dans ses souvenirs, l'écrivain Lucien Descaves écrit : {{Citation|Un jour de famine où il s'était nourri d'un croûton ramassé dans les ordures, Bloy, n'hésitant plus, avait porté chez Goncourt une demande de secours laissée sans réponse}}<ref>Souvenirs d'un ours, de Lucien Descaves, les Éditions de Paris, 1946, page 85</ref>Il reprend alors la rédaction de ''La Femme pauvre''. Le roman est finalement publié en 1897 : comme ''le Désespéré'', c'est une transposition autobiographique, et un échec commercial. | L'année 1895 est particulièrement douloureuse pour Bloy. Chassé de la rédaction de ''Gil Blas'' à la suite d'une énième polémique et ainsi réduit à la misère, il perd ses deux fils André et Pierre, tandis que sa femme tombe malade. Dans ses souvenirs, l'écrivain Lucien Descaves écrit : {{Citation|Un jour de famine où il s'était nourri d'un croûton ramassé dans les ordures, Bloy, n'hésitant plus, avait porté chez Goncourt une demande de secours laissée sans réponse}}<ref>Souvenirs d'un ours, de Lucien Descaves, les Éditions de Paris, 1946, page 85</ref>Il reprend alors la rédaction de ''La Femme pauvre''. Le roman est finalement publié en 1897 : comme ''le Désespéré'', c'est une transposition autobiographique, et un échec commercial. | ||
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Profondément marqué par l'éclatement de la Première Guerre mondiale, il écrit encore ''Jeanne d'Arc et l'Allemagne'' (1915), ''Au seuil de l'Apocalypse'' (1916), ''Les Méditations d'un solitaire en 1916'' et ''Dans les Ténèbres'' (posthume, 1918). | Profondément marqué par l'éclatement de la Première Guerre mondiale, il écrit encore ''Jeanne d'Arc et l'Allemagne'' (1915), ''Au seuil de l'Apocalypse'' (1916), ''Les Méditations d'un solitaire en 1916'' et ''Dans les Ténèbres'' (posthume, 1918). | ||
− | Le 10 janvier 1916, il | + | Le 10 janvier 1916,il change d'adresse au sein de la commune où il était déjà domicilié, s'installant dans la maison libérée à Bourg-la-Reine, 7, rue André-Theuriet, par la famille de Charles Péguy, mort au champ d'honneur en 1914. Le 3 novembre 1917, il meurt d'une crise cardiaque, à Bourg-la-Reine, entouré des siens et de ses amis. Sa tombe est inaugurée le 3 mai 1925<ref>Xavier Lenormand, ''Histoire des rues de Bourg-la-Reine''</ref>. |
== Réception de son œuvre == | == Réception de son œuvre == | ||
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Il eut enfin un ascendant reconnu sur des écrivains majeurs tels que Louis-Ferdinand Céline, Georges Bernanos, Ernst Jünger ou Maurice G. Dantec. | Il eut enfin un ascendant reconnu sur des écrivains majeurs tels que Louis-Ferdinand Céline, Georges Bernanos, Ernst Jünger ou Maurice G. Dantec. | ||
− | Le 13 novembre 2013, le juge des référés de Bobigny, sur une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), ordonne la censure partielle de l'ouvrage de Léon Bloy, ''Le Salut par les Juifs'', décision qui suscite une polémique. Ainsi, selon ''Le Nouvel Observateur'', {{citation|l’arrêt du juge de Bobigny, injuste pour la mémoire d’un écrivain, place une partie de notre patrimoine littéraire sous la menace d’un anachronisme judiciaire.}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/974117-la-justice-epingle-un-livre-reedite-par-soral-un-dangereux-anachronisme-judiciaire.html La justice épingle un livre réédité par Soral : un dangereux anachronisme judiciaire]</ref>. ''Le Figaro littéraire'' rappelle pour sa part que Léon Bloy qualifiait l'antisémitisme de {{Citation|crime}} et que cet ouvrage fut salué par Franz Kafka ({{Citation|un livre contre l'antisémitisme}}), Emmanuel Lévinas, Octave Mirbeau, Paul Claudel, Georges Bernanos, Jorge Luis Borges et plus récemment par l'universitaire israélienne Rachèle Goëtin<ref>Alexis Galpérine, [http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/27/03005-20131127ARTFIG00338-defense-de-leon-bloy.php « Défense de Léon Bloy »], in ''Le Figaro littéraire'', jeudi 28 novembre 2013, page 8.</ref>. | + | Le 13 novembre 2013, le juge des référés de Bobigny, sur une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), ordonne la censure partielle de l'ouvrage de Léon Bloy, ''Le Salut par les Juifs'', décision qui suscite une polémique. Ainsi, selon ''Le Nouvel Observateur'', {{citation|l’arrêt du juge de Bobigny, injuste pour la mémoire d’un écrivain, place une partie de notre patrimoine littéraire sous la menace d’un anachronisme judiciaire.}}<ref>[http://leplus.nouvelobs.com/contribution/974117-la-justice-epingle-un-livre-reedite-par-soral-un-dangereux-anachronisme-judiciaire.html La justice épingle un livre réédité par Soral : un dangereux anachronisme judiciaire]</ref>. ''Le Figaro littéraire'' rappelle pour sa part que Léon Bloy qualifiait l'antisémitisme de {{Citation|crime}} et que cet ouvrage fut salué par Franz Kafka ({{Citation|un livre contre l'antisémitisme}}), Emmanuel Lévinas, Octave Mirbeau, Paul Claudel, Georges Bernanos, Jorge Luis Borges et plus récemment par l'universitaire israélienne Rachèle Goëtin<ref>Alexis Galpérine, [http://www.lefigaro.fr/livres/2013/11/27/03005-20131127ARTFIG00338-defense-de-leon-bloy.php « Défense de Léon Bloy »], in ''Le Figaro littéraire'', jeudi 28 novembre 2013, page 8.</ref>. |
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+ | Alain Soral avait alors retiré de la vente plutôt que de procéder à la suppression des passages incriminés, mais le remet en vente tel quel en 2018. Il est condamné le 24 septembre 2020 par la cour d'Appel de Paris pour l'avoir fait en passant outre à la décision de justice.<ref>« Alain Soral condamné à payer 134 400 euros à la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme », ''Le Monde'', 25/09/2020, [https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/09/25/alain-soral-condamne-a-payer-134-400-euros-a-la-ligue-contre-le-racisme-et-l-antisemitisme_6053567_1653578.html lire en ligne], consulté le 06/10/2020</ref> | ||
== Le style sulpicien == | == Le style sulpicien == |
Version actuelle datée du 13 février 2021 à 10:03
Alias |
« Le mendiant ingrat », « Le pèlerin de l'absolu » |
---|---|
Naissance |
Périgueux |
Décès |
(à 71 ans) Bourg-la-Reine |
Profession |
Écrivain |
Léon Bloy, né le 11 juillet 1846 à Périgueux (Dordogne) et mort le 3 novembre 1917 à Bourg-la-Reine, est un romancier et essayiste.
Connu pour son roman Le Désespéré, largement inspiré de sa relation avec Anne-Marie Roulé, il est aussi un polémiste célèbre.
Sommaire
Biographie
Né à Périgueux le 11 juillet 1846[1], Léon Henri Marie Bloy est le deuxième Il est le deuxième des sept garçons de Jean-Baptiste Bloy, fonctionnaire aux Ponts et Chaussées et franc-maçon, et d'Anne-Marie Carreau, une ardente catholique, fille d'un soldat français qui rencontra une Espagnole pendant les guerres napoléoniennes, en 1811.[2] , .
Ses études au lycée de Périgueux sont médiocres : retiré de l'établissement en classe de quatrième, il continue sa formation sous la direction de son père, qui l'oriente vers l'architecture. Bloy commence à rédiger un journal intime, s'essaie à la littérature en composant une tragédie, Lucrèce, et s'éloigne de la religion. En 1864, son père lui trouve un emploi à Paris, il entre comme commis au bureau de l'architecte principal de la Compagnie ferroviaire d'Orléans. Médiocre employé, Bloy rêve de devenir peintre et s'inscrit à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il écrit ses premiers articles, sans toutefois parvenir à les faire publier, et fréquente les milieux du socialisme révolutionnaire et de l'anticléricalisme.
Rencontre avec Barbey d'Aurevilly
En décembre 1868, il fait la connaissance de Jules Barbey d'Aurevilly, qui habite en face de chez lui, rue Rousselet. C'est l'occasion pour lui d'une profonde conversion intellectuelle, qui le ramène à la religion catholique, et le rapproche des courants traditionalistes. C'est Barbey qui le familiarise avec la pensée du philosophe Antoine Blanc de Saint-Bonnet, « une des majestés intellectuelles de ce siècle », dira Bloy plus tard. Par la suite, Ernest Hello eut également une très forte influence sur lui ; il semble même que ce soit lui qui l'ait incité à écrire.
En 1870, il est incorporé dans le régiment des « Mobiles de la Dordogne », prend part aux opérations de l'Armée de la Loire et se fait remarquer par sa bravoure. Démobilisé, il rentre à Périgueux en avril 1871. Sa participation à la guerre lui inspirera, en 1893, Sueur de sang.
Il retourne à Paris en 1873 où, sur la recommandation de Barbey d'Aurevilly, il entre au journal L'Univers, le grand quotidien catholique dirigé par Louis Veuillot. Très vite, en raison de son intransigeance religieuse et de sa violence, il se brouille avec Veuillot, et quitte le journal dès juin 1874. Il est alors engagé comme copiste à la direction de l'enregistrement, tout en étant le secrétaire bénévole de Barbey d'Aurevilly.
En 1875, il tente sans succès de faire publier son premier texte, la Méduse Astruc, en hommage à son protecteur, puis, sans plus de réussite, la Chevalière de la mort, étude poético-mystique sur Marie-Antoinette d'Autriche. Il se lie avec Paul Bourget et Jean Richepin, qu'il s'échinera à convertir sans succès, et obtient un emploi stable à la Compagnie des chemins de fer du Nord.
De la passion à l'aventure mystique : Anne-Marie Roulé
Sa vie bascule à nouveau en 1877. Il perd ses parents, effectue une retraite à l'Abbaye de La Trappe de Soligny-la-Trappe première d'une série de vaines tentatives de vie monastique), et rencontre Anne-Marie Roulé, prostituée occasionnelle, qu'il recueille, et convertit, en 1878. Rapidement, la passion que vivent Bloy et la jeune femme se meut en une aventure mystique, accompagnée de visions, de pressentiments apocalyptiques et d'une misère absolue puisque Bloy a démissionné de son poste à la Compagnie des chemins de fer du Nord.
C'est dans ce contexte passablement exalté que Bloy rencontre l'abbé Tardif de Moidrey, qui l'initie à l'exégèse symbolique durant un séjour à Notre-Dame de La Salette, avant de mourir brusquement. L'écrivain dira plus tard de ce prêtre qu'il tenait de lui « le meilleur » de ce qu'il possédait intellectuellement, c'est-à-dire l'idée d'un « symbolisme universel », que Bloy allait appliquer à l'histoire, aux évènements contemporains et à sa propre vie. Dès cette époque, il écrit Le Symbolisme de l'Apparition (posthume, 1925). Bloy sera associé à certaines influences qui s'exprimeront dans les mouvements les plus extrêmes du traditionalisme catholique, fortement imprégnés d'une eschatologie étroitement liée à l'apparition de la Vierge Marie à la Salette (1846), influences que l'on retrouvera, entre autres, dans Le Salut par les Juifs, signées par une ambivalence constante entre le Christ et l'Antéchrist.
Début 1882, Anne-Marie commence à donner des signes de folie ; elle est finalement internée en juin au Centre hospitalier Sainte-Anne de Paris. Bloy est atteint au plus profond de lui-même : « Je suis entré dans la vie littéraire (…) à la suite d'une catastrophe indicible qui m'avait précipité d'une existence purement contemplative », écrira-t-il plus tard.
Sur les conseils de son ami Charles Buet, Léon Bloy va faire une retraite à la Grande Chartreuse, en novembre 1882, dans l'espoir que le Général des Chartreux lui donnerait un secours lui permettant d'écrire le livre qu'il projetait sur Christophe Colomb. Le R.P. Anselme-Marie Bruniaux lui accorde ce qu'il souhaite[3],[4],[5],[6].
De fait, c'est en février 1884 qu'il publie son premier ouvrage, Le Révélateur du Globe. L'ouvrage est consacré à Christophe Colomb, et Barbey d'Aurevilly signe sa préface. Suit, en mai, un recueil d'articles : Propos d'un entrepreneur de démolitions. Aucun des deux livres n'a le moindre succès. Parallèlement, Bloy se lie avec Joris-Karl Huysmans puis avec Villiers de l'Isle-Adam, se brouille avec l'équipe de la revue Le Chat noir, à laquelle il collaborait depuis 1882, et entreprend la publication d'un pamphlet hebdomadaire, Le Pal, qui aura cinq numéros. En 1886, il s'installe pour six années à Vaugirard[7].
Le Désespéré
C'est à cette époque également qu'il entame la rédaction d'un premier roman largement autobiographique, le Désespéré. Le drame vécu par les deux principaux protagonistes, Caïn Marchenoir et Véronique Cheminot, est de fait la transposition de celui que vit Bloy avec Anne-Marie, une relation où la sensualité est peu à peu effacée par le mysticisme. L'œuvre est achevée en 1886 mais, l'éditeur craignant d'éventuels procès, sa publication n'a lieu qu'en janvier 1887, et sans grand écho.
Bloy commence néanmoins un nouveau roman, la Désespérée, première ébauche de la Femme Pauvre. Mais il doit s'interrompre et se consacrer, pour vivre, à une série d'articles pour les revues Gil Blas (décembre 1888-février 1889) et La Plume.
La mort de Barbey d'Aurevilly en avril 1889 puis celle de Villiers de l'Isle-Adam en août l'affectent profondément, tandis que son amitié avec Huysmans se fissure. Elle ne survivra pas à la publication du roman Là-Bas (1891), où Bloy se trouve caricaturé. Les circonstances de la mort de Barbey d'Aurevilly lui vaudront de violentes attaques, en mai 1891, du journal La France sous la plume du "Sâr" Joséphin Peladan et un procès de ce dernier à son encontre et à celle de Léon Deschamps rédacteur en chef de la revue La Plume. La quasi-totalité de la presse d'alors salue la condamnation du Sâr en octobre 1891[8].
Fin 1889, chez François Coppée, il rencontre Johanne Charlotte Molbech, fille du poète danois Christian Frederik Molbech, née en 1859. La jeune femme se convertit au catholicisme en mars de l'année suivante, et Bloy l'épouse en mai. Toutefois, Johanne garde son nom de jeune fille francisé (Jeanne Charlotte Molbech). Le couple part pour le Danemark au début de 1891. Bloy se fait alors conférencier. Sa fille Véronique naît en avril à Copenhague (suivront André en 1894, Pierre en 1895 et Madeleine en 1897). En septembre 1891, la famille Bloy est de retour à Paris.
Le Salut par les Juifs
Bloy se fâche alors avec la plupart de ses anciens amis, et commence à tenir son journal intime. En 1892, il publie Le Salut par les Juifs, écrit en réponse à La France juive de l'antisémite Édouard Drumont. Il y soutient des théories personnelles telles que : « L'histoire des Juifs barre l'histoire du genre humain comme une digue barre un fleuve, pour en élever le niveau. Ils sont immobiles à jamais, et tout ce qu'on peut faire, c'est de les franchir en bondissant avec plus ou moins de fracas, sans aucun espoir de les démolir. » En commentant cet ouvrage dans Le Figaro du 20 septembre 1892, Remy de Gourmont écrit que Bloy « nous fait lire cette conclusion : Israël est la croix même sur laquelle Jésus est éternellement cloué ; il est donc le peuple porte-salut, le peuple sacré dans la lumière et sacré dans l'abjection, tel que l'ignominieux et resplendissant gibet du Calvaire. ». Bloy, tout en saluant le rôle particulier des juifs, et reprenant à sa manière le thème du peuple élu, n'hésite pas à écrire en leur faveur des textes comme « quelques-unes des plus nobles âmes que j'ai rencontrées étaient des âmes juives. La sainteté est inhérente à ce peuple exceptionnel, unique et impérissable ».
Sa situation matérielle demeure précaire, et il doit déménager en banlieue, à Antony, d'abord place du Carrousel, puis 51bis, avenue d'Orléans[9] ; il y réside un peu plus d'un an. L'année suivant son départ, il écrit « Antony n'a plus de mystère, après quatorze mois de séjour, et je quitte ce village de brigands, avec des rugissements de bonheur »[10]. Il reprend alors sa collaboration avec le Gil Blas de Jules Guérin, d'abord pour une série de tableaux, anecdotes et récits militaires inspirés par son expérience de la guerre de 1870, puis pour une série de contes cruels. Les premiers formeront Sueur de Sang (1893) ; les seconds deviendront les Histoires désobligeantes (1894).
L'année 1895 est particulièrement douloureuse pour Bloy. Chassé de la rédaction de Gil Blas à la suite d'une énième polémique et ainsi réduit à la misère, il perd ses deux fils André et Pierre, tandis que sa femme tombe malade. Dans ses souvenirs, l'écrivain Lucien Descaves écrit : « Un jour de famine où il s'était nourri d'un croûton ramassé dans les ordures, Bloy, n'hésitant plus, avait porté chez Goncourt une demande de secours laissée sans réponse »[11]Il reprend alors la rédaction de La Femme pauvre. Le roman est finalement publié en 1897 : comme le Désespéré, c'est une transposition autobiographique, et un échec commercial.
En 1898, il édite la première partie de son Journal, sous le titre du Mendiant ingrat, mais c'est encore un échec. Bloy quitte à nouveau la France pour le Danemark, où il réside de 1899 à 1900.
« Cochons-sur-Marne »
À son retour, il s'installe dans l'est parisien, à Lagny-sur-Marne, qu'il rebaptise « Cochons-sur-Marne ». Dès lors, sa vie se confond avec son œuvre, ponctuée par de nouveaux déménagements : à Montmartre en 1904, où il fait la connaissance du peintre Georges Rouault, se lie avec le couple Jacques Maritain et Raïssa Maritain (qu'il conduit à la foi et dont il devient le parrain de baptême) et le compositeur Georges Auric, puis à Bourg-la-Reine où il s'installe 3, place Condorcet le 15 mai 1911}}[12]. Bloy continue la publication de son Journal : Mon Journal (1904) ; Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne (1905) ; l'Invendable (1909) ; le Vieux de la Montagne (1911) ; le Pèlerin de l'Absolu (1914).
Il édite en recueil les articles qu'il a écrits depuis 1888, sous le titre Belluaires et Porchers (1905).
Il compose des essais qui sont à mi-chemin entre la méditation et le pamphlet, tels que le Fils de Louis XVI (1900), Je m'accuse (1900) où la critique de Zola se mêle à des réflexions sur l'affaire Dreyfus et la politique française, la première série de l'Exégèse des Lieux Communs (1902), inventaire où sont analysées une à une les expressions toutes faites par lesquelles s'exprime la bêtise bourgeoise, ou les Dernières Colonnes de l'Église (1903), étude consacrée aux écrivains catholiques « installés » comme Coppée, Bourget ou Huysmans.
Il poursuit dans cette veine avec L'Épopée byzantine (1906), Celle qui pleure (1908), sur l'apparition de la Vierge aux deux bergers de La Salette (Notre-Dame de La Salette), le Sang du Pauvre (1909), l'Âme de Napoléon (1912), et la deuxième série de l'Exégèse des Lieux Communs (1912).
Profondément marqué par l'éclatement de la Première Guerre mondiale, il écrit encore Jeanne d'Arc et l'Allemagne (1915), Au seuil de l'Apocalypse (1916), Les Méditations d'un solitaire en 1916 et Dans les Ténèbres (posthume, 1918).
Le 10 janvier 1916,il change d'adresse au sein de la commune où il était déjà domicilié, s'installant dans la maison libérée à Bourg-la-Reine, 7, rue André-Theuriet, par la famille de Charles Péguy, mort au champ d'honneur en 1914. Le 3 novembre 1917, il meurt d'une crise cardiaque, à Bourg-la-Reine, entouré des siens et de ses amis. Sa tombe est inaugurée le 3 mai 1925[13].
Réception de son œuvre
De son œuvre, on retient surtout la violence polémique, qui explique en grande partie son insuccès, mais qui donne à son style un éclat, une force et une drôlerie uniques. Pour autant, l'inspiration de Bloy est avant tout religieuse, marquée par la recherche d'un absolu caché au-delà des apparences historiques. Tout, selon Bloy, est symbole : reprenant le mot de saint Paul, il ne cesse d'affirmer que « nous voyons toutes choses dans un miroir », et que c'est précisément la mission de l'écrivain que d'interroger ce « grand miroir aux énigmes ». Certains voient en Bloy un anarchiste de droite[14] ou « le modèle des pamphlétaires de droite », « récupération » dénoncée par Michèle Touret[15].
Opposé à l'antisémitisme, c'est également un adversaire de l'argent et de la bourgeoisie. Patriote, il est opposé à la colonisation, Aimé Césaire le prend à témoin dans son Discours sur le colonialisme, évoquant « la candeur de Léon Bloy » qui s'indigne de ce que « des escrocs, des parjures, des faussaires, des voleurs, des proxénètes fussent chargés de porter aux Indes l'exemple des vertus chrétiennes »[16] particulièrement dans le cas de l'Indochine, qu'il connaît par son frère.
Jehan Rictus avouera avoir entamé la rédaction de son journal intime à la suite de la lecture du Mendiant ingrat[17], journal également présent dans la bibliothèque du Docteur Faustroll. C'est également un ami d'Alfred Jarry, qui lui a consacré un chapitre du Faustroll.
Il eut enfin un ascendant reconnu sur des écrivains majeurs tels que Louis-Ferdinand Céline, Georges Bernanos, Ernst Jünger ou Maurice G. Dantec.
Le 13 novembre 2013, le juge des référés de Bobigny, sur une plainte de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), ordonne la censure partielle de l'ouvrage de Léon Bloy, Le Salut par les Juifs, décision qui suscite une polémique. Ainsi, selon Le Nouvel Observateur, « l’arrêt du juge de Bobigny, injuste pour la mémoire d’un écrivain, place une partie de notre patrimoine littéraire sous la menace d’un anachronisme judiciaire. »[18]. Le Figaro littéraire rappelle pour sa part que Léon Bloy qualifiait l'antisémitisme de « crime » et que cet ouvrage fut salué par Franz Kafka (« un livre contre l'antisémitisme »), Emmanuel Lévinas, Octave Mirbeau, Paul Claudel, Georges Bernanos, Jorge Luis Borges et plus récemment par l'universitaire israélienne Rachèle Goëtin[19].
Alain Soral avait alors retiré de la vente plutôt que de procéder à la suppression des passages incriminés, mais le remet en vente tel quel en 2018. Il est condamné le 24 septembre 2020 par la cour d'Appel de Paris pour l'avoir fait en passant outre à la décision de justice.[20]
Le style sulpicien
Il introduit ce qualificatif en 1897[21].
« Raphaël (peintre)... a tenu à faire planer ses trois personnages lumineux, obéissant à une peinturière tradition d'extase ... L'ancêtre fameux de notre bondieuserie sulpicienne ... n'a pas compris qu'il était absolument indispensable que les Pieds de Jésus touchassent le sol pour que sa transfiguration fût terrestre... »
— Léon Bloy, La Femme pauvre, I, XIII.
Ouvrages
Romans
- Le Désespéré (1887), réédition en 2010 par Garnier-Flammarion avec une introduction, une notice, des notes et un dossier de Pierre Glaudes ISBN 978-2-08-071256-1
- La Femme pauvre (1897), nouvelle édition 1999, Le Carrousel [22]
Contes
- Sueur de Sang, Recueil de nouvelles ayant pour thème la Guerre franco-allemande de 1870[23].
- Histoires désobligeantes (1894) [24]
Essais
- La Méduse-Astruc, 1875, 17 p., réédition Mercure de France, octobre 1902
- Le Révélateur du globe, préface de Barbey d'Aurevilly, Paris, A.Sauton, 1884 [25]
- Propos d'un entrepreneur de démolitions (1884) [26]
- Un Brelan d'excommuniés, éd. Savine (1889) [27]
- Christophe Colomb devant les taureaux (1890) [28]
- Le Salut par les Juifs, Paris A. Demay (1892) [29]
- Léon Bloy devant les cochons (1894)
- La Chevalière de la mort (1896)
- Je m'accuse (1900) [30]
- Le Fils de Louis XVI, Mercure de France (1900)
- Exégèse des lieux communs (1902) réédition : coll. « Idées », Paris, Gallimard, (1968); Rivages Poche (2005)
- Belluaires et porchers, éditeur Éditions Stock (1905)— Réédition Éditions Sulliver en 1997[31].
- L'Épopée byzantine et Gustave Schlumberger, (1906), éd. de la Nouvelle revue
- La Résurrection de Villiers de L'Isle-Adam (1906)
- Pages choisies (par l'auteur), avec un portrait par Léon Bonhomme Mercure de France, 1906
- Vie de Mélanie écrite par elle-même (1912)
- Le Sang du pauvre, Paris, Juvent (1909)
- Les dernière colonnes de l'Église (1903) [32]
- Le Salut par les Juifs, édition nouvelle revue et modifiée par l'auteur Joseph Victorion et Cie, 1906, rééd. Édition Kontre Kulture 2013.
- Celle qui pleure, Mercure de France (1908) [33]
- L'Âme de Napoléon (1912)
- Exégèse des lieux communs, nouvelle série, (1913)
- Sur la tombe de Huysmans, éditeur Collection des Curiosités littéraires [34].
- Nous ne sommes pas en état de guerre - 1914-1915, (1915) Paris, Maison du Livre ; Frontispice de Auguste Leroux ;
- Jeanne d'Arc et l'Allemagne (1915) [35]
- Méditations d'un solitaire en 1916 (1917) [36]
- Constantinople et Byzance, Crès éditeur (1917)
- Dans les ténèbres (1918) (posthume)
- Le Symbolisme de l'apparition, Le mercier, (1925) (posthume)
- Les Funérailles du naturalisme, (2001) (posthume), éd. Moderne Aux Belles lettres
- Essais et pamphlets, édition établie et présentée par Maxence Caron, préface d'Augustin Laffay, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2017, 1600 p.
Périodique
- Le Pal : 4 numéros, ainsi qu'un cinquième jamais publié, l'éditeur s'étant résigné devant l'échec financier ; réédité par Obsidiane en 2002, préfacé par Patrick Kéchichian.
Journal
- Version remaniée par l'auteur à la publication :
- Le Mendiant ingrat [37]
- Mon Journal [38]
- Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne [39], [40]
- L'Invendable [41]
- Ces quatre premiers tomes ont été réédités par les Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Journal I 1892-1907, ISBN 2-221-07067-4
- Le Vieux de la Montagne [42]
- Le Pèlerin de l'Absolu [43]
- Au seuil de l'Apocalypse [44]
- La Porte des Humbles[45]
- Ces quatre tomes ont été réédités par les Éditions Robert Laffont, « Bouquins », Journal II 1907-1917, ISBN 2-221-09097-7
- Version non remaniée :
- Journal inédit I (1892-1895), Éditions l'Âge d'Homme, 1989, ISBN 2-8251-0720-4
- Journal inédit II (1896-1902), Éditions l'Âge d'Homme, 2000, ISBN 2-8251-0999-1
- Journal inédit III (1903-1907), Éditions l'Âge d'Homme, 2006, ISBN 2-8251-1853-2
- Journal inédit IV (1908-1911), Éditions l'Âge d'Homme, 2013, ISBN 978-2-8251-4114-4
Correspondance
- Lettres de jeunesse (1870-1893) Edouard-Champion, 1920
- Lettres à sa fiancée, avec un portrait par Madame Léon Bloy Librairie Stock, 1922
- Lettres à l'abbé Cornuau et au frère Dacien Le Divan, 1926
- Lettres à Frédéric Brou et à Jean de La Laurencie, préface de Jacques Debout Bloud et Gay, 1927
- Lettres à Pierre Termier (1906-1917), suivies de lettres à Jeanne Termier (Madame Jean Boussac) et à son mari Librairie Stock, 1927
- Lettres à ses filleuls, Jacques Maritain et Pierre Van der Meer de Walcheren Librairie Stock, 1928
- Lettres à Georges Knoff Les Editions du Balancier, 1929
- Lettres à René Martineau Editions de la Madeleine, 1933
- Lettres à Philippe Raoux, introduction et notes de Pierre Humbert Desclée de Brouwer, 1937
- Lettres à Véronique, introduction de Jacques Maritain Desclée de Brouwer
- Correspondance avec Henry de Groux, préface de Maurice Vaussard" Éditions Grasset , 1947
- Lettres aux Montchal Typographie François Bernouard, 1947-1948
- Lettres intimes (à sa femme et à ses filles), introduction de Léopold Levaux Marcel Astruc, 1952
- Lettres à son ami André Dupont (1904-1916) Marcel Astruc, 1952
- Correspondance avec Josef Florian, 1900-1914 L'Age d'Homme, 1990
- Lettres à Paul Jury, éd. Michel Brix, 2010
- Léon Bloy, lettres à ses filles - Madeleine Bloy, souvenirs d'enfance, 2013
Bibliographie
- François Angelier, Bloy ou la fureur du Juste, Paris, Points, 2015, 193 p.
- M. Arveiller, P. Glaudes (dir.), Cahier Bloy, Editions de l'Herne, Cahiers de l'Herne, n° 55, Paris, 1998, 494 p. ISBN 9782851970626
- Maurice Bardèche, Léon Bloy, Paris, La Table Ronde, 1989, 411 p.
- Roland Barthes, « Léon Bloy », in Tableau de la littérature française, t. III : De Mme de Staël à Rimbaud, Paris, Gallimard, 1974. Rééd. : « Le Bruissement de la langue », Paris, Seuil, 1984, p. 221-224.
- Albert Béguin, Léon Bloy l'impatient, Fribourg, LUF, 1944, 279 p.
- Albert Béguin, Léon Bloy, textes choisis, Fribourg, LUF, 1943, 309 p.
- Joseph Bollery, Léon Bloy, Paris, Albin Michel, 1947-1954, 3 vol.
- Georges Cattaui, Léon Bloy, Paris/Bruxelles, Éditions universitaires, 1954, 125 p.
- Stanislas Fumet, Mission de Léon Bloy, Paris-Bruges, Desclée de Brouwer, « Les îles », 1935, 383 p.
- Natacha Galpérine, Jeanne et Léon Bloy. Une écriture à quatre mains, éd. du Cerf, 2017.
- Pierre Glaudes éd., Léon Bloy au tournant du siècle (coll. « Cribles »), Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1992, 350 p. ISBN 2-85816-186-0
- Pierre Glaudes, L'Œuvre romanesque de Léon Bloy, thèse d'État, Université de Toulouse-Le Mirail, 1986, 887 p. Publié à Toulouse, P.U.M., 2006. ISBN 978-2-9529003-1-7
- Peter Joseph Hubert Pijls, La Satire littéraire dans l'œuvre de Léon Bloy, Leiden, Université Pers Leiden, 1959, 231 p.
- Lydie Parisse, Mystique et littérature. L’autre de Léon Bloy, Caen, Lettres modernes Minard, « Archives », 2006, 148 p.
- Jacques Petit, Léon Bloy, Paris, Desclée de Brouwer, 1966, 144 p.
- Sœur Marie Saint-Louis de Gonzague, p.m., Léon Bloy face à la critique, Nashua (N.H.), Présentation de Marie, 1959, 582 p.
- Bernard Sarrazin, La Bible en éclats : l'imaginaire scripturaire de Léon Bloy, Paris, Desclée, « Théorème », 1977, 265 p.
- Xavier Soleil, « Une lecture du Journal de Léon Bloy » in Mes Partis pris, troisième série, 2011, 200 p.
- Jacques Vier, Léon Bloy ou le pont sur l'abîme, Paris, Téqui, « L'Auteur et son message », 1986, 307 p.
- Les Dossier H : Léon Bloy, conçu et dirigé par Michel Aubry, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1990, 294 p.
- Cahier de l’Herne, n° 55 : « Léon Bloy », dirigé par Michel Arveiller et Pierre Glaudes, Paris, Éditions de l’Herne, 1988, 492 p.
- (nl) J.J.M. van der Ven, Christelijk pathos - Een inleiding tot Léon Bloy, Het Spectrum, 1946
- (nl) Robert Lemm, Vloekgezant, Léon Bloy contra Friedrich Nietzsche, 2002
- Léon Bloy, études, souvenirs et témoignages de Stanislas Fumet, Marcel Moré, Théophile Briant, Joseph Bollery, René Martineau, Henri Agel, Pierre Arrou, Paul Jury, Robert Morel, André Dez, Jean Roussel, Henri Lemaitre, Françoise d'Eaubonne, R. Lacroix-à-l'Henri. Lettres inédites. De la collection "résurrection". Didier éd., Toulouse, Paris, 1944
- Marie-Joseph Lory, Léon Bloy et son époque (1870-1914), Desclée de Brouwer, Paris, 1944, 222 p.
- Marie-Joseph Lory, La pensée religieuse de Léon Bloy, Desclée de Brouwer, Paris, 1951, 351 p.
Rue
Le 30 mai 1949, son nom est donné à une rue[46].
Références
- ↑ Archives départementales de la Dordogne, 5 E 317/120, actes de naissance, 1846, acte n°340
- ↑ Gabriel Bounoure, "Actualité de Léon Bloy" dans Michel Aubry, Léon Bloy : Dossier H, L'Âge d'Homme, 1990, p. 147
- ↑ Joseph Bollery, Léon Bloy : essai de biographie... ses débuts littéraires, du "Chat noir" au "Mendiant ingrat", 1882-1892 / Joseph Bollery, (lire en ligne)
- ↑ Joseph Bollery, Catalogue de l'exposition Léon Bloy à la Galerie Jean Loize, Paris, 15/03-15/04/1952, La Rochelle, impr. Masson & Renaud, 1952
- ↑ Thierry de Maigret, « Léon Bloy », sur Thierry de Maigret (consulté le 30 juillet 2020)
- ↑ Marcel Thomas, Florence Callu et Jacques Suffel, Léon Bloy : Catalogue exposition, Bibliothèque nationale, Paris, 1968 (lire en ligne)
- ↑ Léon Bloy, six années décisives à Vaugirard (1886 – 1892). Résumé d'un article de Jacques Couvreur in Bull. Soc. hist. & arch. du XVème arrondt de Paris – N° 30"
- ↑ La Plume, p.390-391, no 62, 15 novembre 1891
- ↑ Situées sur l'itinéraire de l'ex-RN 20, les différentes sections de l'ancienne avenue d'Orléans traversant Antony du nord au sud ont, ultérieurement à l'époque de Léon Bloy, reçu d'autres toponymes ; la partie centrale, où se trouvait ce 51bis, est aujourd'hui nommée avenue Aristide-Briand.
- ↑ Ville d'Antony, dépliant des services Archives, Culturel et InfoCom par Alexis Douchin: Le Patrimoine, gens de lettres et artistes, septembre 2012
- ↑ Souvenirs d'un ours, de Lucien Descaves, les Éditions de Paris, 1946, page 85
- ↑ Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine, page 19
- ↑ Xavier Lenormand, Histoire des rues de Bourg-la-Reine
- ↑ Francois Ricard, L’Anarchisme de droite dans la littérature contemporaine, Presses universitaires de France, 1988
- ↑ Michèle Touret, Histoire de la littérature française du XXème siècle, tome 1, Presses universitaires de Rennes, 2000, page 86.
- ↑ * Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme,1950, page 29
- ↑ Prologue du journal inédit de Jehan Rictus.
- ↑ La justice épingle un livre réédité par Soral : un dangereux anachronisme judiciaire
- ↑ Alexis Galpérine, « Défense de Léon Bloy », in Le Figaro littéraire, jeudi 28 novembre 2013, page 8.
- ↑ « Alain Soral condamné à payer 134 400 euros à la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme », Le Monde, 25/09/2020, lire en ligne, consulté le 06/10/2020
- ↑ Alain Rey (dir.), Dictionnaire culturel en langue française, 2006, p. 1083.
- ↑ La Femme pauvre (1897)
- ↑ Sueur de Sang
- ↑ Histoires désobligeantes
- ↑ Le Révélateur du globe
- ↑ Propos d'un entrepreneur de démolitions
- ↑ Un Brelan d'excommuniés
- ↑ Christophe Colomb devant les taureaux
- ↑ Le Salut par les Juifs
- ↑ Je m'accuse
- ↑ Belluaires et porchers,
- ↑ Les dernière colonnes de l'Église
- ↑ Celle qui pleure
- ↑ Sur la tombe de Huysmans
- ↑ Jeanne d'Arc et l'Allemagne
- ↑ Méditations d'un solitaire en 1916
- ↑ Le Mendiant ingrat
- ↑ Mon Journal
- ↑ Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne Volume I
- ↑ Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne Volume II
- ↑ L'Invendable
- ↑ Le Vieux de la Montagne
- ↑ Le Pèlerin de l'Absolu
- ↑ Au seuil de l'Apocalypse
- ↑ La Porte des Humbles
- ↑ Les rues de Lagny-sur-Marne, Musée municipal Gatien-Bonnet, 1995, page 25
Liens externes
- Léon Bloy sur la BNF
- Émission de télévision En toutes lettres, consacrée à Léon Bloy, diffusée le 3 septembre 1970 sur Institut national de l'audiovisuel (INA)