Siège de Lagny-sur-Marne : Différence entre versions
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− | + | Le '''siège de Lagny-sur-Marne de juillet-août 1432''' ou '''troisième siège de [[Lagny-sur-Marne]]''' est une victoire des Français (Royaume de France) contre les Anglais (Royaume d'Angleterre) qui eut lieu du mois de juillet au 20 août 1432, pendant la guerre de Cent Ans. | |
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− | + | Jean de Lancastre, duc de Bedford et régent de France, pour le parti Anglo-Bourguignon, convoqua 6.000 combattants ou environ, que commandaient le maréchal de France Jean de Villiers, seigneur de l'Isle-Adam, Jean de Luxembourg dit Jean, bâtard de Saint-Pol, le bâtard d'Aunay, chevalier, et seigneur d'Orville, Philebert de Vaudray, le seigneur d'Amont, et plusieurs autres. | |
− | Les [[Lagny-sur-Marne|latignaciens]], du parti du | + | Les [[Lagny-sur-Marne|latignaciens]], du parti du roi de France Charles VII, avaient de 800 à 1.000 combattants qui étaient commandés par les capitaines écossais, Ambroise de Loreil et français [[Jehan Foucault de Saint-Germain]] (Jean Foucault). |
== Le siège == | == Le siège == | ||
− | La ville de Lagny fut investie de toutes parts. Plusieurs engins de siège furent placés afin de battre les murailles et les portes de la ville et un pont fut construit sur la | + | [[File:L0974 - Le siège de Lagny, Azelt Johann.jpg|230px|thumb|left|Siège de Lagny par Johann Azelt, XVIIème siècle]] |
+ | La ville de Lagny fut investie de toutes parts. Plusieurs engins de siège furent placés afin de battre les murailles et les portes de la ville et un pont fut construit sur la rivière ''la marne'' pour que les assiégeants puissent passer d'une rive à l'autre afin de rendre leurs communications sûres et faciles. Le camp anglais fut fortifié et mis à l'abri de toute attaque. | ||
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− | Ils arrivèrent à temps. Les Anglais avaient déjà planté leur bannière sur un des boulevards de la ville, mais ils se retirèrent dans leur camp, et les Français vinrent leur présenter bataille. Le duc de Bedford resta en fermé dans son enceinte. Tout se borna à de fortes escarmouches et à des faits d'armes qui se passèrent dans l'intervalle des deux armées. Voyant que les Anglais refusaient le combat, les chefs français résolurent de faire entrer un convoi dans la ville. La garnison fit une sortie. Les Anglais qui gardaient cette porte se trouvèrent trop faibles. Le duc de Bedford sortit alors de son camp, et bientôt commença une effroyable mêlée, où à peine amis et ennemis pouvaient se reconnaitre au milieu de la poussière | + | Ils arrivèrent à temps. Les Anglais avaient déjà planté leur bannière sur un des boulevards de la ville, mais ils se retirèrent dans leur camp, et les Français vinrent leur présenter bataille. Le duc de Bedford resta en fermé dans son enceinte. Tout se borna à de fortes escarmouches et à des faits d'armes qui se passèrent dans l'intervalle des deux armées. Voyant que les Anglais refusaient le combat, les chefs français résolurent de faire entrer un convoi dans la ville. La garnison fit une sortie. Les Anglais qui gardaient cette porte se trouvèrent trop faibles. Le duc de Bedford sortit alors de son camp, et bientôt commença une effroyable mêlée, où à peine amis et ennemis pouvaient se reconnaitre au milieu de la poussière. |
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− | + | C'était le 10 août, la chaleur était excessive. Les Français en souffraient moins que les Anglais, qui, selon leur coutume, combattaient à pied. Il en tomba plus de 300 étouffés dans leur armure. Leurs chefs se hâtèrent de les ramener dans le camp. Raoul de Gaucourt, (seigneur de Gaucourt) entra dans la ville avec les vivres et un puissant renfort<ref>Jean Alexandre Buchon : ''Collection des chroniques nationales françaises XVe siècle'' Page 48 et suivantes</ref>. | |
− | + | Le lendemain, le Jean de Dunois dit le Bâtard d'Orléans et le sire Gilles de Rais s'éloignèrent en remontant la rive gauche de la Marne. Lorsqu'ils furent près de la Ferté-sous-Jouarre, ils commencèrent à réunir des bateaux pour faire un pont, passer la rivière et s'avancer vers Paris car c'était le moyen assuré de faire lever le siège de Lagny, tant le duc de Bedford avait toujours des craintes dès qu'il s'agissait de Paris. Il quitta son camp avec une telle hâte, qu'il abandonna ses canons et ses vivres. Ce retour parut bien honteux aux Parisiens. Ils avaient payé de leurs deniers tant de préparatifs qui se trouvaient inutiles. La campagne devenait plus que jamais livrée aux Armagnacs et les arrivages étaient gênés de toutes parts. La disette était grande dans la ville de Paris, les maladies y faisaient de grands ravages. Aussi les murmures et le mécontentement s'en allaient croissant. L'Abbaye De Saint-Antoine-des-Champs et plusieurs de ses religieuses furent mises en prison, parce qu'on les soupçonnait d'avoir, en l'absence du régent de France, Jean de Lancastre, duc de Bedford, et formé un complot pour livrer aux Français la Porte Saint-Antoine<ref>Prosper de Barante : ''Histoire des ducs de Bourgogne'' Tome 5, page 353 et suivantes</ref>. | |
== Bibliographie et sources == | == Bibliographie et sources == | ||
− | * | + | * Jean Alexandre Buchon : ''Collection des chroniques nationales françaises XVe siècle'' |
− | * | + | * Prosper de Barante : ''Histoire des ducs de Bourgogne'' Tome 5 |
− | * | + | * Alexandre Tuetey : Journal d'un Bourgeois de Paris, 1405-1449 |
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Le siège de Lagny-sur-Marne de juillet-août 1432 ou troisième siège de Lagny-sur-Marne est une victoire des Français (Royaume de France) contre les Anglais (Royaume d'Angleterre) qui eut lieu du mois de juillet au 20 août 1432, pendant la guerre de Cent Ans.
Préambule
Après l'échec de leur première expédition en mars 1432, Jean de Lancastre, duc de Bedford et régent de France, met en place une nouvelle armée pour enlever Lagny dont la garnison était un continuel sujet d'alarme et une gêne insupportable pour l'approvisionnement de Paris, alors occupée par les Anglais et leurs alliés, les Bourguignons [1].
Jean de Lancastre, duc de Bedford et régent de France, pour le parti Anglo-Bourguignon, convoqua 6.000 combattants ou environ, que commandaient le maréchal de France Jean de Villiers, seigneur de l'Isle-Adam, Jean de Luxembourg dit Jean, bâtard de Saint-Pol, le bâtard d'Aunay, chevalier, et seigneur d'Orville, Philebert de Vaudray, le seigneur d'Amont, et plusieurs autres.
Les latignaciens, du parti du roi de France Charles VII, avaient de 800 à 1.000 combattants qui étaient commandés par les capitaines écossais, Ambroise de Loreil et français Jehan Foucault de Saint-Germain (Jean Foucault).
Le siège
La ville de Lagny fut investie de toutes parts. Plusieurs engins de siège furent placés afin de battre les murailles et les portes de la ville et un pont fut construit sur la rivière la marne pour que les assiégeants puissent passer d'une rive à l'autre afin de rendre leurs communications sûres et faciles. Le camp anglais fut fortifié et mis à l'abri de toute attaque.
La ville commençait à manquer de vivres.
Le roi de France résolut de secourir la garnison, en envoyant de 600 à 800 combattants commandés par les maréchaux Jean de Brosse (de Boussac) et Pierre de Rieux, Jean de Dunois dit le Bâtard d'Orléans, Raoul de Gaucourt (seigneur de Gaucourt), Rodrigue de Villandrando, Jean Poton de Xaintrailles, Étienne de Vignolles (La Hire) et tous « gens de grand façon, vaillants hommes de guerre ». Les troupes de secours partirent d'Orléans, arrivèrent à Melun où ils passèrent la Seine et de là en traversant la région de la Brie, approchèrent de Lagny.
Ils arrivèrent à temps. Les Anglais avaient déjà planté leur bannière sur un des boulevards de la ville, mais ils se retirèrent dans leur camp, et les Français vinrent leur présenter bataille. Le duc de Bedford resta en fermé dans son enceinte. Tout se borna à de fortes escarmouches et à des faits d'armes qui se passèrent dans l'intervalle des deux armées. Voyant que les Anglais refusaient le combat, les chefs français résolurent de faire entrer un convoi dans la ville. La garnison fit une sortie. Les Anglais qui gardaient cette porte se trouvèrent trop faibles. Le duc de Bedford sortit alors de son camp, et bientôt commença une effroyable mêlée, où à peine amis et ennemis pouvaient se reconnaitre au milieu de la poussière.
C'était le 10 août, la chaleur était excessive. Les Français en souffraient moins que les Anglais, qui, selon leur coutume, combattaient à pied. Il en tomba plus de 300 étouffés dans leur armure. Leurs chefs se hâtèrent de les ramener dans le camp. Raoul de Gaucourt, (seigneur de Gaucourt) entra dans la ville avec les vivres et un puissant renfort[2].
Le lendemain, le Jean de Dunois dit le Bâtard d'Orléans et le sire Gilles de Rais s'éloignèrent en remontant la rive gauche de la Marne. Lorsqu'ils furent près de la Ferté-sous-Jouarre, ils commencèrent à réunir des bateaux pour faire un pont, passer la rivière et s'avancer vers Paris car c'était le moyen assuré de faire lever le siège de Lagny, tant le duc de Bedford avait toujours des craintes dès qu'il s'agissait de Paris. Il quitta son camp avec une telle hâte, qu'il abandonna ses canons et ses vivres. Ce retour parut bien honteux aux Parisiens. Ils avaient payé de leurs deniers tant de préparatifs qui se trouvaient inutiles. La campagne devenait plus que jamais livrée aux Armagnacs et les arrivages étaient gênés de toutes parts. La disette était grande dans la ville de Paris, les maladies y faisaient de grands ravages. Aussi les murmures et le mécontentement s'en allaient croissant. L'Abbaye De Saint-Antoine-des-Champs et plusieurs de ses religieuses furent mises en prison, parce qu'on les soupçonnait d'avoir, en l'absence du régent de France, Jean de Lancastre, duc de Bedford, et formé un complot pour livrer aux Français la Porte Saint-Antoine[3].
Bibliographie et sources
- Jean Alexandre Buchon : Collection des chroniques nationales françaises XVe siècle
- Prosper de Barante : Histoire des ducs de Bourgogne Tome 5
- Alexandre Tuetey : Journal d'un Bourgeois de Paris, 1405-1449
Références
- ↑ Jacques-Amédée Le Paire : Petite histoire populaire de Lagny-sur-Marne
- ↑ Jean Alexandre Buchon : Collection des chroniques nationales françaises XVe siècle Page 48 et suivantes
- ↑ Prosper de Barante : Histoire des ducs de Bourgogne Tome 5, page 353 et suivantes