Louis Adolphe Humbert de Molard
Le baron Louis Adolphe Humbert de Molard (Paris, [1] - ) est un pionnier français de la photographie.
Sommaire
Biographie
Fils du baron d'Empire Jean Claude François Humbert de Molard (1764-1833) et de Marie Louise Luce Justine Robillard d'Argentelle (1775-1844), Louis Adolphe naît dans une famille aisée, liée à un monde de militaires, négociants, juristes et parlementaires très ancré en Normandie.
Il commence des études de droit à Paris et semble s'intéresser aux sciences et techniques, se faisant une réputation de prestidigitateur dans certains cercles. Il est proche de son oncle Louis-Marc-Antoine Robillard d'Argentelle qui possède une importante collection de plantes artificielles réalisées en cire, collection dont il hérite en 1828 puis qu'il revend au Museum d'histoire naturelle en 1853.
En 1832, il épouse Clara de Saint-Jean de Montfranc (1802-1841) dont il aura une fille, Louise (1832-1887) et un garçon, Gabriel (1834-1849). Le couple s'installe entre le manoir d'Argentelle (aujourd'hui Argentel), situé près de Manerbe et leur appartement parisien situé au 14 rue Notre-Dame-de-Nazareth.
Dès le début des années 1840, le baron Humbert de Molard s'intéresse aux premières techniques photographiques. Il fait partie de ces amateurs fortunés qui se passionnent pour cet art naissant. Après le décès de sa première épouse, il se remarie en 1843 avec Henriette Renée Patu, dessinatrice miniaturiste et lithographe, qui possède une terre à Lagny-sur-Marne[2].
De 1843 à 1850, il réalise une série de daguerréotypes mais privilégie peu à peu la technique du calotype, qu'il expérimente dès 1844. Il semble qu'il ait été formé en partie par son ami Hippolyte Bayard. Il utilise d'autres techniques, comme l'impression à l'albumine et le collodion humide. Il entre en contact avec Abel Niépce de Saint-Victor pour tenter d'améliorer certains procédés puis se fait le défenseur des techniques de développement promues par Gustave Le Gray.
Ses productions présentent des qualités picturales remarquables et révèlent une grande maîtrise des étapes techniques (éclairage, émulsion, développement). Il met en scène des activités liées au monde paysan, ainsi que plusieurs figures de genre, aidé par son intendant appelé Louis Dodier.
En 1854, il est membre fondateur de la Société française de photographie et cherche à promouvoir différentes techniques de développement à partir de négatifs et démissionne en 1864 pour raisons de santé.
Il est enterré à Manerbe.
Sa fille Louise Humbert de Molard épousera le vicomte Raoul Le Prévost d'Iray[3], dont les descendants feront legs des photographies de leur aïeul en 1981 au musée d'Orsay.
Conservation
- Musée Gatien-Bonnet (Lagny-sur-Marne).
- Série de négatifs papier conservée au musée d'Orsay[4]
- Portrait de Louis Dodier, la joue appuyée sur la main, vers 1845 - Musée d'Orsay.
- Portrait de Louis Dodier, de face avec des outils, vers 1845 - Musée d'Orsay.
- Louis Dodier en prisonnier, 1847 - Musée d'Orsay.
- Maison de retraite de la Rochefoucauld[5], vers 1847 - Musée d'Orsay.
- Ecossage d’haricots, 1851 - Gilman Collection, The MET.
Galerie
Exposition
- Éclats de photographies. Humbert de Molard et les artistes contemporains[6], Lagny-sur-Marne, Musée Gatien-Bonnet, du 25 octobre au 15 décembre 2011.
Notes et références
- ↑ 8 brumaire An IX.
- ↑ (en) John Hannavy (dir.), Encyclopedia of Nineteenth-Century Photography, Modèle:P.
- ↑ Archives Nationales, cote MC/ET/III/1586.
- ↑ Étude d'arbres, 1847 - et suivant.
- ↑ Située avenue René-Coty, Paris 14Modèle:Ème.
- ↑ Modèle:PDF Dossier de presse de l'exposition, en ligne.
Bibliographie
- E. Bacot, A. de Brébisson, A. Humbert de Molard : trois photographes en Basse-Normandie au XIXe siècle : naissance d’un art : la photographie, Caen, L’Association, 1989.
Articles connexes
- Autres photographes du milieu du XIXe siècle